Quel est votre scénario prévisionnel pour le marché français de l’imagerie médicale ?
Rappelons en guise de préambule que l’on estime à 6,5 milliards d’euros les dépenses remboursées par l’assurance maladie en imagerie médicale en 2017, dont 4,3 milliards pour le secteur libéral et 2,2 milliards pour le secteur public. Accroissement et vieillissement démographique, prévalence grandissante des maladies chroniques et développement des systèmes de soins des pays émergents garantissent une demande croissante d’examens d’imagerie médicale. À cela s’ajoute la transition vers la médecine dite « 4P » et l’utilisation croissante de la radiologie dans toutes les disciplines cliniques (thérapie, dépistage et intervention). L’IRM, la médecine nucléaire et la radiologie interventionnelle sont ainsi les segments les plus dynamiques. Cependant, la croissance du marché mondial de l’imagerie médicale sera bridée à 3% à l’horizon 2022, en raison principalement des pressions déflationnistes. Dans les pays développés, les restrictions sur les dépenses de santé resteront importantes et la massification des achats d’équipements des établissements de santé s’accentue. En France, un accord a été trouvé entre la Sécurité sociale et les radiologues libéraux qui fera reposer les économies sur la période 2018-2020 (207 millions d’euros) davantage sur la pertinence des actes que sur des réductions tarifaires. Pour autant, les pressions sur les prix resteront fortes sur les fournisseurs d’équipements dans le secteur privé et public. En réponse se développent notamment des modèles d’affaires basés sur des partenariats entre hôpitaux et industriels, avec location des équipements et services associés. Après les Hospices civils de Lyon qui ont suivi cette voie, c’est par exemple le cas de l’Assistance publique – Hôpitaux de Marseille qui renouvelle son parc d’imagerie en segmentant l’appel d’offres par modalités.
Rappelons en guise de préambule que l’on estime à 6,5 milliards d’euros les dépenses remboursées par l’assurance maladie en imagerie médicale en 2017, dont 4,3 milliards pour le secteur libéral et 2,2 milliards pour le secteur public. Accroissement et vieillissement démographique, prévalence grandissante des maladies chroniques et développement des systèmes de soins des pays émergents garantissent une demande croissante d’examens d’imagerie médicale. À cela s’ajoute la transition vers la médecine dite « 4P » et l’utilisation croissante de la radiologie dans toutes les disciplines cliniques (thérapie, dépistage et intervention). L’IRM, la médecine nucléaire et la radiologie interventionnelle sont ainsi les segments les plus dynamiques. Cependant, la croissance du marché mondial de l’imagerie médicale sera bridée à 3% à l’horizon 2022, en raison principalement des pressions déflationnistes. Dans les pays développés, les restrictions sur les dépenses de santé resteront importantes et la massification des achats d’équipements des établissements de santé s’accentue. En France, un accord a été trouvé entre la Sécurité sociale et les radiologues libéraux qui fera reposer les économies sur la période 2018-2020 (207 millions d’euros) davantage sur la pertinence des actes que sur des réductions tarifaires. Pour autant, les pressions sur les prix resteront fortes sur les fournisseurs d’équipements dans le secteur privé et public. En réponse se développent notamment des modèles d’affaires basés sur des partenariats entre hôpitaux et industriels, avec location des équipements et services associés. Après les Hospices civils de Lyon qui ont suivi cette voie, c’est par exemple le cas de l’Assistance publique – Hôpitaux de Marseille qui renouvelle son parc d’imagerie en segmentant l’appel d’offres par modalités.
Comment la profession se prépare-t-elle à l’intelligence artificielle ?
Demain, la croissance du marché sera surtout portée par les services et les logiciels. Les acteurs de l’imagerie médicale s’adaptent et s’emparent de l’intelligence artificielle (IA) pour améliorer les performances de leurs produits. Aujourd’hui, l’IA reste considérée comme « faible », c’est-à-dire confinée à des tâches précises et étroites. Les applications sont nombreuses et infusent déjà toutes les étapes du flux de travail des radiologues : aide à la prise décision clinique, gestion des RDV, acquisition, analyse et interprétation des images, visualisation des données, etc. L’un des défis actuels consiste à commercialiser les applications d’IA auprès des utilisateurs finaux. Actuellement, la solution qui prévaut est celle des marketplaces cloud, c’est-à-dire des plateformes permettant d’accéder à différents outils. Celles-ci comprennent des kits de développement logiciel, sur le modèle d’Android ou de l’Apple Store, offrant un canal pour vendre des applications venant de programmes universitaires, d’éditeurs spécialisés ou de start-up. Des leaders historiques ont adopté ce modèle, comme GE Healthcare Edison, Siemens Healthineers Digital Ecosystem ou Philips HealthSuite Insights. Des nouveaux entrants comme Blackford, EnvoyAI, ou Nuance fonctionnent de la même manière en référençant des applications de différents éditeurs indépendants. À l’avenir, les progrès technologiques en matière d’IA et d’analyse de données permettront de créer des systèmes d’imagerie intelligents qui occuperont une place essentielle dans la gestion et la fourniture des soins. La combinaison des équipements, des logiciels et des services, au sein de business models innovants, permettra de générer de nouvelles sources de revenus pour les industriels.
Quel est aujourd’hui le paysage concurrentiel de ce marché ?
Le développement de l’IA complexifie le paysage concurrentiel. De nouveaux acteurs s’intéressent en effet au champ de l’imagerie médicale comme les géants de l’IT (Alphabet, IBM, Microsoft, etc.), les fournisseurs de processeurs (Intel, Nvidia, etc.), les marketplaces cloud (Blackford, EnvoyAI, etc.), les fabricants de systèmes intelligents (Analytics 4 Life, Butterfly, etc.), etc. Ces nouveaux entrants s’imposent déjà comme des partenaires privilégiés des acteurs historiques comme GE Healthcare ou Siemens Healthineers pour développer des applications dans l’imagerie, comme l’illustre le partenariat entre Guerbet et IBM. Les géants du numérique apportent leurs ressources informatiques (hébergement de données, services cloud et IA) et les fabricants d’équipements d’imagerie leur expertise médicale et en solutions IT (PACS, RIS, etc.). Ces prochaines années, les nouveaux entrants pourraient bien bouleverser la chaîne de valeur de la filière. Conscients que leur position dominante peut être menacée, les leaders historiques sont bien présents dans la course à l’IA, avec notamment l’implantation de centres de R&D dans l’Hexagone. Philips a par exemple ouvert un centre de recherche sur l'IA appliquée à la santé à Suresnes et travaillera entre autres avec l’AP-HP, les HCL et le CHU de Rouen. Cette relation privilégiée et de confiance établie avec les établissements de santé constitue un atout important pour les fabricants d’équipements face aux nouveaux entrants.
Demain, la croissance du marché sera surtout portée par les services et les logiciels. Les acteurs de l’imagerie médicale s’adaptent et s’emparent de l’intelligence artificielle (IA) pour améliorer les performances de leurs produits. Aujourd’hui, l’IA reste considérée comme « faible », c’est-à-dire confinée à des tâches précises et étroites. Les applications sont nombreuses et infusent déjà toutes les étapes du flux de travail des radiologues : aide à la prise décision clinique, gestion des RDV, acquisition, analyse et interprétation des images, visualisation des données, etc. L’un des défis actuels consiste à commercialiser les applications d’IA auprès des utilisateurs finaux. Actuellement, la solution qui prévaut est celle des marketplaces cloud, c’est-à-dire des plateformes permettant d’accéder à différents outils. Celles-ci comprennent des kits de développement logiciel, sur le modèle d’Android ou de l’Apple Store, offrant un canal pour vendre des applications venant de programmes universitaires, d’éditeurs spécialisés ou de start-up. Des leaders historiques ont adopté ce modèle, comme GE Healthcare Edison, Siemens Healthineers Digital Ecosystem ou Philips HealthSuite Insights. Des nouveaux entrants comme Blackford, EnvoyAI, ou Nuance fonctionnent de la même manière en référençant des applications de différents éditeurs indépendants. À l’avenir, les progrès technologiques en matière d’IA et d’analyse de données permettront de créer des systèmes d’imagerie intelligents qui occuperont une place essentielle dans la gestion et la fourniture des soins. La combinaison des équipements, des logiciels et des services, au sein de business models innovants, permettra de générer de nouvelles sources de revenus pour les industriels.
Quel est aujourd’hui le paysage concurrentiel de ce marché ?
Le développement de l’IA complexifie le paysage concurrentiel. De nouveaux acteurs s’intéressent en effet au champ de l’imagerie médicale comme les géants de l’IT (Alphabet, IBM, Microsoft, etc.), les fournisseurs de processeurs (Intel, Nvidia, etc.), les marketplaces cloud (Blackford, EnvoyAI, etc.), les fabricants de systèmes intelligents (Analytics 4 Life, Butterfly, etc.), etc. Ces nouveaux entrants s’imposent déjà comme des partenaires privilégiés des acteurs historiques comme GE Healthcare ou Siemens Healthineers pour développer des applications dans l’imagerie, comme l’illustre le partenariat entre Guerbet et IBM. Les géants du numérique apportent leurs ressources informatiques (hébergement de données, services cloud et IA) et les fabricants d’équipements d’imagerie leur expertise médicale et en solutions IT (PACS, RIS, etc.). Ces prochaines années, les nouveaux entrants pourraient bien bouleverser la chaîne de valeur de la filière. Conscients que leur position dominante peut être menacée, les leaders historiques sont bien présents dans la course à l’IA, avec notamment l’implantation de centres de R&D dans l’Hexagone. Philips a par exemple ouvert un centre de recherche sur l'IA appliquée à la santé à Suresnes et travaillera entre autres avec l’AP-HP, les HCL et le CHU de Rouen. Cette relation privilégiée et de confiance établie avec les établissements de santé constitue un atout important pour les fabricants d’équipements face aux nouveaux entrants.