Comment la réalité virtuelle s’est-elle implantée au CHRU de Nancy ?
Dr Florence Vial : Ce projet a vu le jour à la suite de partenariats noués avec des laboratoires pour expérimenter des casques de réalité virtuelle au sein du CHRU. Forts de l’intérêt de nos équipes, nous avons ensuite souhaité acquérir nos propres casques. Plusieurs pôles et services du CHRU de Nancy ont alors commencé à développer leurs propres projets, en fonction des besoins identifiés en interne. Par exemple, au sein de la maternité régionale où j’exerce, nous avons orienté l’utilisation de cette technologie vers les blocs opératoires, en complément des anesthésies locorégionales ou pour la réalisation de soins douloureux. Ce dispositif, qui exploite certains principes de l'hypnose conversationnelle, mais aussi de la sophrologie et parfois des exercices de cohérence cardiaque, apporte un réel confort réel aux patientes en leur permettant de focaliser leur attention sur un environnement différent.
Quels autres services se sont emparés de cette technologie ?
Les casques de réalité virtuelle peuvent être utilisés dans tous les services réalisant des soins douloureux ou des anesthésies locorégionales. Plusieurs professionnels de la santé nancéiens y ont ainsi recours pour la pose de voies veineuses centrales et de cathéters de type Picc line, ou encore dans le cadre des coloscopies. Toujours dans cette optique de gestion du stress et de réduction de l’angoisse, la technologie peut également être proposée à des patients hospitalisés pendant plusieurs jours en soins intensifs, en soins palliatifs ou en gérontologie. D’ailleurs, dans ces services dits difficiles, les soignants eux-mêmes les utilisent régulièrement. Au-delà de ses apports pour les patients, la réalité virtuelle a donc aussi un réel impact positif en termes de qualité de vie au travail.
Avez-vous noté des changements dans l’approche qu’ont les patients des soins ?
Nous n’avons pas encore réalisé d’étude précise pour véritablement quantifier les effets des casques, mais nous avons remarqué une diminution dans l’utilisation des « petits » anxiolytiques venant en complément des anesthésies locorégionales. D’une manière plus large, la satisfaction des patients est très perceptible. Il faut saluer ici la recherche esthétique dont font preuve les concepteurs, ainsi que leurs capacités d’adaptation aux attentes des utilisateurs. Nous bénéficions ainsi de mises à jour régulières, avec par exemple la possibilité, depuis peu, de créer un événement visuel par simple pression sur un bouton. S'il y a un geste plus douloureux ou plus inconfortable, cette action permet de détourner davantage l’attention du patient. Pour autant, et même si les technologies de réalité virtuelle renforcent indéniablement le bien-être des patients, elles ne doivent pas amener à des soins dégradés et doivent s’intégrer dans un parcours global. Les professionnels de santé doivent donc prendre le temps d’en expliquer le fonctionnement et l’utilité en amont, afin que le dispositif soit pleinement accepté par le patient et lui offre une expérience positive.
Article publié dans l'édition de février 2023 d'Hospitalia à lire ici.
Dr Florence Vial : Ce projet a vu le jour à la suite de partenariats noués avec des laboratoires pour expérimenter des casques de réalité virtuelle au sein du CHRU. Forts de l’intérêt de nos équipes, nous avons ensuite souhaité acquérir nos propres casques. Plusieurs pôles et services du CHRU de Nancy ont alors commencé à développer leurs propres projets, en fonction des besoins identifiés en interne. Par exemple, au sein de la maternité régionale où j’exerce, nous avons orienté l’utilisation de cette technologie vers les blocs opératoires, en complément des anesthésies locorégionales ou pour la réalisation de soins douloureux. Ce dispositif, qui exploite certains principes de l'hypnose conversationnelle, mais aussi de la sophrologie et parfois des exercices de cohérence cardiaque, apporte un réel confort réel aux patientes en leur permettant de focaliser leur attention sur un environnement différent.
Quels autres services se sont emparés de cette technologie ?
Les casques de réalité virtuelle peuvent être utilisés dans tous les services réalisant des soins douloureux ou des anesthésies locorégionales. Plusieurs professionnels de la santé nancéiens y ont ainsi recours pour la pose de voies veineuses centrales et de cathéters de type Picc line, ou encore dans le cadre des coloscopies. Toujours dans cette optique de gestion du stress et de réduction de l’angoisse, la technologie peut également être proposée à des patients hospitalisés pendant plusieurs jours en soins intensifs, en soins palliatifs ou en gérontologie. D’ailleurs, dans ces services dits difficiles, les soignants eux-mêmes les utilisent régulièrement. Au-delà de ses apports pour les patients, la réalité virtuelle a donc aussi un réel impact positif en termes de qualité de vie au travail.
Avez-vous noté des changements dans l’approche qu’ont les patients des soins ?
Nous n’avons pas encore réalisé d’étude précise pour véritablement quantifier les effets des casques, mais nous avons remarqué une diminution dans l’utilisation des « petits » anxiolytiques venant en complément des anesthésies locorégionales. D’une manière plus large, la satisfaction des patients est très perceptible. Il faut saluer ici la recherche esthétique dont font preuve les concepteurs, ainsi que leurs capacités d’adaptation aux attentes des utilisateurs. Nous bénéficions ainsi de mises à jour régulières, avec par exemple la possibilité, depuis peu, de créer un événement visuel par simple pression sur un bouton. S'il y a un geste plus douloureux ou plus inconfortable, cette action permet de détourner davantage l’attention du patient. Pour autant, et même si les technologies de réalité virtuelle renforcent indéniablement le bien-être des patients, elles ne doivent pas amener à des soins dégradés et doivent s’intégrer dans un parcours global. Les professionnels de santé doivent donc prendre le temps d’en expliquer le fonctionnement et l’utilité en amont, afin que le dispositif soit pleinement accepté par le patient et lui offre une expérience positive.
Article publié dans l'édition de février 2023 d'Hospitalia à lire ici.