« Cette première édition du concours ”Parlez-nous télémédecine” a été un véritable succès : nous avons reçu 35 vidéos, issues de 12 régions et mettant à l’honneur 16 spécialités médicales tous secteurs confondus. Des chiffres qui témoignent de l’engouement, sur le terrain, pour cette nouvelle modalité qui permet de renforcer la coordination des parcours tout en contribuant au décloisonnement des organisations sanitaires. Cinq trophées et un prix spécial seront donc remis ce matin », commence Stéphanie Decoopman, adjointe à la Directrice générale de l’offre de soins Katia Julienne.
Mais avant cette remise très attendue, la DGOS a convié pour une table ronde le Docteur Michel Serin, médecin généraliste à Saint-Amand-en-Puisaye, dans la Nièvre, et membre du conseil d’administration de la Fédération Française des Maisons et Pôles de Santé (FFMPS), le Docteur Sophie Sergent, pharmacienne d’officine à Liévin, dans le Pas-de-Calais, et présidente de la commission Pharmacie clinique et exercice coordonné au sein de la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France (FSPF), Anne-Briac Bili, responsable du département Innovation en Santé à l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Bretagne, et Alain Laforêt, membre du bureau national de France Assos Santé, où il porte notamment la voix de la Fédération Nationale des Associations de Retraités (FNAR). Les échanges sont modérés par le Docteur Yann-Maël Le Douarin, conseiller médical Télésanté à la DGOS. « Comment la télémédecine va-t-elle à votre sens se matérialiser ? », lance-t-il pour le premier tour de micro.
Mais avant cette remise très attendue, la DGOS a convié pour une table ronde le Docteur Michel Serin, médecin généraliste à Saint-Amand-en-Puisaye, dans la Nièvre, et membre du conseil d’administration de la Fédération Française des Maisons et Pôles de Santé (FFMPS), le Docteur Sophie Sergent, pharmacienne d’officine à Liévin, dans le Pas-de-Calais, et présidente de la commission Pharmacie clinique et exercice coordonné au sein de la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France (FSPF), Anne-Briac Bili, responsable du département Innovation en Santé à l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Bretagne, et Alain Laforêt, membre du bureau national de France Assos Santé, où il porte notamment la voix de la Fédération Nationale des Associations de Retraités (FNAR). Les échanges sont modérés par le Docteur Yann-Maël Le Douarin, conseiller médical Télésanté à la DGOS. « Comment la télémédecine va-t-elle à votre sens se matérialiser ? », lance-t-il pour le premier tour de micro.
Un outil pour désengorger les urgences hospitalières
Le Dr Michel Serin en a, lui, déjà une expérience concrète : la Nièvre est en effet confrontée à une importante désertification médicale, qui impose de repenser les organisations et les pratiques afin de s’inscrire dans un exercice coordonné au bénéfice des patients. Les outils numériques ont incontestablement un rôle à jouer ici. « Chez nous, tout est parti d’une demande des pharmaciens, vers lesquels de plus en plus de patients se tournaient faute d’accès à leur médecin. Nous avons donc mis en place un protocole de téléconsultations : si la demande relève de cette modalité, le patient, assisté par son pharmacien, est pris en charge à distance par un médecin via une application de vidéoconférence pour Smartphone. Le pharmacien transmet les informations administratives et cliniques par messagerie sécurisée, le médecin lui adresse en retour une ordonnance et fait suivre le compte-rendu de téléconsultation au médecin traitant. C’est l’assurance d’une prise en charge rapide pour les patients ne relevant pas des urgences hospitalières – alors que c’était jusque-là leur seule option ».
À Liévin aussi, les pharmaciens d’officine sont partie prenante des nouvelles organisations de télémédecine : « Nous ne sommes pas encore un désert médical à proprement parler, mais les médecins vont progressivement partir à la retraite. Nous réfléchissons donc dès à présent à une meilleure intégration des officinaux, dont le fort maillage territorial peut contribuer au maintien d’une offre de soins de proximité tout en désengorgeant les services d’urgences. Mais c’est là un véritable défi organisationnel : il faut équiper les pharmacies d’officine de salle dédiées à la télémédecine, et surtout, il faut qu’un médecin soit disponible au bout de la ligne, alors qu’il s’agit par définition d’un soin non programmé. D’où la nécessité de territorialiser la télémédecine », note le Dr Sophie Sergent.
À Liévin aussi, les pharmaciens d’officine sont partie prenante des nouvelles organisations de télémédecine : « Nous ne sommes pas encore un désert médical à proprement parler, mais les médecins vont progressivement partir à la retraite. Nous réfléchissons donc dès à présent à une meilleure intégration des officinaux, dont le fort maillage territorial peut contribuer au maintien d’une offre de soins de proximité tout en désengorgeant les services d’urgences. Mais c’est là un véritable défi organisationnel : il faut équiper les pharmacies d’officine de salle dédiées à la télémédecine, et surtout, il faut qu’un médecin soit disponible au bout de la ligne, alors qu’il s’agit par définition d’un soin non programmé. D’où la nécessité de territorialiser la télémédecine », note le Dr Sophie Sergent.
La déshumanisation, un faux débat
Pour Alain Laforêt, « L’on parle habituellement de désert médical lorsqu’il n’y a aucun médecin disponible à moins de 30 km à la ronde. Mais c’est déjà trop loin pour beaucoup de personnes âgées ! La télémédecine peut être un outil pertinent pour rapprocher les professionnels de santé de ces patients peu mobiles et continuer d’offrir un accès équitable à des soins de qualité pour l’ensemble de nos concitoyens. Encore faut-il que les pouvoirs publics fassent leur part : aux déserts médicaux se superposent souvent des déserts numériques. Il faut par ailleurs favoriser l’appropriation des autres outils contribuant à la coordination des soins : pour qu’un projet de télémédecine réussisse, il faudrait que chaque patient dispose d’un Dossier Médical Partagé (DMP) et que celui-ci soit alimenté par l’ensemble des acteurs de son parcours ».
Si les patients en sont incontestablement les premiers bénéficiaires, les professionnels de santé ne sont pas reste. Cette nouvelle pratique médicale peut en effet être un vecteur d’attractivité pour certains territoires isolés, note Anne-Briac Bili : « La télémédecine peut inciter un médecin, par exemple exerçant dans l’un des nombreux territoires insulaires bretons, à s’y maintenir : les outils numériques lui permettent en effet de rester en contact avec d’autres professionnels de santé pour favoriser le partage d’expertises et rompre son isolement ». Plusieurs des vidéos soumises pour le concours de la DGOS en témoignent : la télémédecine se traduit par une montée en compétences globale des différents acteurs, qui ont donc tout à gagner de l’immédiateté des échanges et de l’abolition des distances rendues possibles par le numérique. « Contrairement à ce que certains pourraient craindre, la télémédecine favorise à mon sens le lien humain, puisque tout passe obligatoirement par la communication. C’est même un dialogue à trois, entre le télémédecin, le patient et le professionnel de santé qui l’assiste. C’est d’ailleurs pourquoi il est essentiel d’employer des termes que tous peuvent comprendre, pour que tous parlent le même langage. Au changement des pratiques se superpose donc un changement culturel », fait remarquer le Dr Michel Serin.
En tout état de cause, le concours organisé par la DGOS et le débat qui l’a précédé ont révélé la nécessité d'un engagement de tous dans l’essor de la télémédecine – et demain, du télésoin – au bénéfice des usagers, ce qu’Agnès Buzyn a rappelé en clôture de la cérémonie de remise des trophées. Pour la ministre en effet, il est essentiel de valoriser concrètement une télémédecine à laquelle nous sommes collectivement attachés : à savoir, une télémédecine au service des patients et adaptée aux besoins de chaque territoire. Une volonté qui s’illustre notamment dans la stratégie « Ma Sante 2022 », axée avant tout sur cette dynamique de terrain autour de projets médicaux partagés par les acteurs. « La télémédecine aura véritablement atteint son objectif le jour où nous ne parlerons plus de télémédecine mais de médecine tout court, parce qu’elle fera justement partie de l’arsenal classique de la médecine », conclut-elle.
Si les patients en sont incontestablement les premiers bénéficiaires, les professionnels de santé ne sont pas reste. Cette nouvelle pratique médicale peut en effet être un vecteur d’attractivité pour certains territoires isolés, note Anne-Briac Bili : « La télémédecine peut inciter un médecin, par exemple exerçant dans l’un des nombreux territoires insulaires bretons, à s’y maintenir : les outils numériques lui permettent en effet de rester en contact avec d’autres professionnels de santé pour favoriser le partage d’expertises et rompre son isolement ». Plusieurs des vidéos soumises pour le concours de la DGOS en témoignent : la télémédecine se traduit par une montée en compétences globale des différents acteurs, qui ont donc tout à gagner de l’immédiateté des échanges et de l’abolition des distances rendues possibles par le numérique. « Contrairement à ce que certains pourraient craindre, la télémédecine favorise à mon sens le lien humain, puisque tout passe obligatoirement par la communication. C’est même un dialogue à trois, entre le télémédecin, le patient et le professionnel de santé qui l’assiste. C’est d’ailleurs pourquoi il est essentiel d’employer des termes que tous peuvent comprendre, pour que tous parlent le même langage. Au changement des pratiques se superpose donc un changement culturel », fait remarquer le Dr Michel Serin.
En tout état de cause, le concours organisé par la DGOS et le débat qui l’a précédé ont révélé la nécessité d'un engagement de tous dans l’essor de la télémédecine – et demain, du télésoin – au bénéfice des usagers, ce qu’Agnès Buzyn a rappelé en clôture de la cérémonie de remise des trophées. Pour la ministre en effet, il est essentiel de valoriser concrètement une télémédecine à laquelle nous sommes collectivement attachés : à savoir, une télémédecine au service des patients et adaptée aux besoins de chaque territoire. Une volonté qui s’illustre notamment dans la stratégie « Ma Sante 2022 », axée avant tout sur cette dynamique de terrain autour de projets médicaux partagés par les acteurs. « La télémédecine aura véritablement atteint son objectif le jour où nous ne parlerons plus de télémédecine mais de médecine tout court, parce qu’elle fera justement partie de l’arsenal classique de la médecine », conclut-elle.
Concours vidéo « Parlez-nous télémédecine » : franc succès pour cette première édition
Pas moins de 35 vidéos étaient en lice, remontées de 12 régions et mettant à l’honneur 16 spécialités médicales (gériatrie, anesthésie, gynécologie, chirurgie, oncologie, …). Six vidéos ont été choisies par un jury national, constitué de représentants du Ministère, de la Haute Autorité de Santé (HAS), de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM), de la Société Française de Télémédecine (SFT) et de France Assos Santé.
5 trophées et un prix spécial ont donc été remis à des équipes déployant une télémédecine simple, renforçant l’accès aux soins et le lien avec le patient ainsi que la collaboration entre les professionnels :
• Par Nicolas Revel, directeur général de la CNAM, au Dr Ludovic Moy pour son projet de téléconsultation en assistance médicale à la procréation, facilitant l’accès à tous les soins y compris spécialisés
• Par Dominique le Guludec, présidente de la HAS, au Pôle de santé Saint-Hélier de Rennes pour son projet de téléconsultation pour plaie chronique, favorisant le maintien des patients à leur domicile
• Par Nathalie Salles, présidente de la SFT, au Centre de dialyse Calydial du GHM Les Portes du Sud pour son projet de télésurveillance en dialyse, moyen de rassurer les patients au travers d’outils simples et sécurisés
• Par Gérard Raymond, président de France Assos Santé, au Dr Nicolas de Chanaud et à son équipe pour leur projet de téléconsultation à domicile pour les aînés en complément des consultations en présentiel
• Par Laura Létourneau, déléguée ministérielle au numérique en santé, au GH Artois-Ternois pour son projet autour de la téléconsultation en néphrologie, en proximité avec les patients.
• Un prix spécial du jury a été remis par Katia Julienne, directrice générale de l’offre de soins, à l’équipe de la maison départementale d’accueil et de soins de Macon pour sa vidéo « Chantons télémédecine » en EHPAD. En plus de son format original, ce projet illustre de manière ludique l’esprit d’équipe qui entoure tout projet de télémédecine.
Pour découvrir les lauréats, mais aussi les 35 vidéos du concours et la cérémonie de remise des trophées, rendez-vous sur https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/prises-en-charge-specialisees/telemedecine/article/parlez-nous-telemedecine