Service statistique ministériel dont la mission prioritaire est « d’accompagner et d’évaluer les politiques publiques sociales et sanitaires », La Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (Drees) publie régulièrement des études sur le monde de la santé, que ce soit dans le cadre de l’hôpital ou de la ville. Ayant subi, eux aussi, un impact fort de la période de confinement, les médecins généralistes ont dû, pour la plupart, adapter leurs pratiques à la situation. Afin de revenir sur cette période et celle du déconfinement, la Drees vient de publier trois études sur leurs pratiques au cours de ces derniers mois. Ainsi, « Après le confinement, les médecins généralistes ne reviennent que progressivement à une activité normale », « Perceptions et opinions des médecins généralistes lors du déconfinement » et « Trois médecins généralistes sur quatre ont mis en place la téléconsultation depuis le début de l’épidémie de Covid-19 » reviennent sur cette période au travers des retours du quatrième Panel d’observation des pratiques et des conditions d’exercice en médecine générale de la Drees.
Un long retour à la normale
Au cours des mois de mai et juin 2020, les participants au quatrième Panel d’observation des pratiques et des conditions d’exercice en médecine générale de la DREES ont ainsi été interrogés sur leur activité, leurs perceptions et opinions, notamment quant à leur rôle au sortir du confinement ainsi que sur leur pratique de la téléconsultation pendant la première vague de l’épidémie.
Pendant la semaine du 11 mai, le nombre de consultations par jour enregistré par les médecins généralistes de ce panel, « marque une reprise de l’activité », indique la première des études. Cependant, « plus de la moitié des médecins généralistes déclarent encore une baisse du volume horaire hebdomadaire par rapport à une semaine ordinaire de travail », précise-t-elle avant d’ajouter que « cette baisse est cependant moindre que pendant le confinement, et estimée, en moyenne, entre 3 % et 7,5 % – contre 13 % et 24 % pendant la première quinzaine d’avril ».
Pendant la semaine du 11 mai, le nombre de consultations par jour enregistré par les médecins généralistes de ce panel, « marque une reprise de l’activité », indique la première des études. Cependant, « plus de la moitié des médecins généralistes déclarent encore une baisse du volume horaire hebdomadaire par rapport à une semaine ordinaire de travail », précise-t-elle avant d’ajouter que « cette baisse est cependant moindre que pendant le confinement, et estimée, en moyenne, entre 3 % et 7,5 % – contre 13 % et 24 % pendant la première quinzaine d’avril ».
Déconfinement : un protocole d’identification « approprié »
Deuxième de ces études, celle concernant la perception des médecins généralistes lors du déconfinement met en avant le fait que « le protocole d’identification et de notification auprès de l’Assurance maladie des “personnes contacts” de patients infectés est considéré comme approprié par les deux tiers des médecins généralistes, tandis qu’un tiers d’entre eux expriment des réticences » du fait, notamment de sa complexité, de la responsabilité qu’il implique, ou estiment qu’il ne fait pas partie de leurs missions. L’accès aux tests PCR-Covid-19 s’étant généralisé, près de 3 médecins sur 4 déclarent « y avoir accès rapidement, pour leurs patients », au moment de l’enquête. « Depuis le début de l’épidémie, seul 1 médecin sur 4 s’est fait tester », rappelle pourtant la Drees.
L’essor des téléconsultations
Largement utilisée par le monde de la santé, y compris les médecins généralistes, lors du confinement, la téléconsultation fait aussi partie de ces études menées par la Drees. Elle est même au centre du troisième épisode de cette série. Premier des faits mis en avant par cette publication, l’essor de la téléconsultation est pour les médecin généraliste, bien réelle : « les trois quarts des médecins généralistes ont mis en place la téléconsultation depuis le début de l’épidémie de Covid-19, alors que moins de 5 % la pratiquaient auparavant », indique ainsi la Drees. « Au cours de la première semaine du déconfinement, 7 médecins sur 10 ont réalisé au moins une téléconsultation. Parmi eux, 1 sur 10 a déclaré avoir même réalisé plus de 25 % de ses consultations par ce biais », précise-t-elle. Pourtant, malgré cela, l’étude permet de mettre en lumière certaines difficultés quant à l’utilisation de cette technique de consultation. Ainsi « plus de la moitié de ceux qui l’ont utilisé estiment que l’examen clinique en présentiel reste souvent ou systématiquement indispensable », explique la Drees qui constate également « qu’un peu moins de la moitié a souvent ou systématiquement rencontré des problèmes techniques ». « Les médecins sont partagés sur la satisfaction qu’ils retirent de la pratique de la médecine via la téléconsultation : un peu moins de la moitié des médecins se disent moyennement satisfaits, mais un tiers d’entre eux en sont peu ou pas satisfaits et, à l’inverse, un quart d’entre eux en sont très ou tout à fait satisfaits », continue l’étude qui constate aussi des inégalités territoriales : « C’est dans les départements les plus touchés par l’épidémie que son utilisation a été la plus importante et que la satisfaction des médecins est plutôt plus élevée. »