Vous accompagnez régulièrement des établissements de santé dans leur réflexion sur l’hôpital du futur. Quel en est habituellement le point de départ ?
Christophe Cantin : Cette réflexion est souvent initiée lors d’un projet immobilier, qui appelle désormais une étude systématique sur les usages du futur pour anticiper leurs impacts sur l’architecture. L’arrivée de la préadmission en ligne, qui a modifié la structure des halls d’admissions, représente ici un exemple éloquent. L’autre porte d’entrée dans les travaux sur l’hôpital du futur survient dans le cadre d’un projet de restructuration, qu’il s’agisse du système d’information ou du projet d’établissement. Là aussi, il faut d’abord comprendre les grandes dynamiques à l’œuvre. Une fois que l’on s’est projeté vers l’avenir, il faut ensuite structurer sa trajectoire – qui est tout sauf linéaire et nécessite donc la mise en œuvre d’une gouvernance adaptée. Tout ce processus peut être accompagné par les consultants de Weliom : nous proposons un parcours complet, pour notamment identifier les tendances au cœur de l’hôpital de demain et pouvoir s’y positionner, mais aussi formaliser une feuille de route intégrant les jalons à passer et les arbitrages nécessaires au succès de la démarche.
Mais déjà, comment définir l’hôpital du futur ?
C’est effectivement une question majeure. On parle souvent de « Smart hospital », un hôpital intelligent et connecté qui est le pendant de l’usine 4.0 et de la « Smart city ». Il s’agit donc d’un objet exclusivement technologique, basé sur une utilisation à grande échelle des outils numériques, notamment l’internet des objets, avec toutes les contraintes que cela implique en termes d’interopérabilité et de risques cyber. Surtout, cette vision de l’avenir fait l’impasse sur un volet structurant de l’hôpital : sa dimension humaine, c’est-à-dire les patients que l’on soigne aujourd’hui et dont il faut préserver la santé demain, et les soignants qui en sont les forces vives.
Pour vous, l’hôpital du futur est donc à la fois technologique et humain...
C’est un lieu de vie intelligent et connecté, qui est tout autant centré sur les patients et attractif pour les professionnels de santé, sécurisé, fluide et ouvert pour la recherche et l’expérimentation. Chacune de ces caractéristiques appelle une réflexion spécifique, mais toutes sont complémentaires. Par exemple, la quasi-totalité des facettes de l’hôpital de demain met l’informatique et de la robotique au service de l’humain. Mais cette médaille a un revers : le moindre grain de sable peut mettre le système à l’arrêt. La cybersécurité est donc une caractéristique inhérente de l’hôpital du futur, et non un enjeu secondaire.
Vous l’avez évoqué, l’hôpital du futur puise dans des tendances dès à présent perceptibles. Pourriez-vous nous en parler ?
D’abord, notre système de santé est en pleine mutation : les attentes et les comportements des patients ont évolué, influencés par leur propre expérience en tant que digital natives ; les opportunités offertes par l’essor technologique soutiennent le développement rapide de nouvelles pratiques, qui viennent elles-mêmes bousculer les usages et les organisations ; et les contraintes croissantes, sur le plan règlementaire comme de la performance, auxquelles sont soumis les établissements de santé imposent la métamorphose de leur environnement traditionnel. Ensuite, la transition numérique est au cœur de ces transformations, car elle permet de tendre vers des objectifs opérationnels créateurs de valeur – autonomisation du patient, dématérialisation des échanges de données, ouverture sur le territoire, optimisation des processus par l’automatisation et la robotisation, appui à la décision médicale et paramédicale, etc. Mais, comme je le soulignais plus haut, elle suppose de s’inscrire dans une démarche structurée et méthodologiquement éprouvée. C’est justement l’objectif des consultants de Weliom, dont l’accompagnement permet de mettre en œuvre une stratégie pertinente, y compris en ce qui concerne la maîtrise des risques cyber, la gouvernance de la donnée ou encore la responsabilité sociale et environnementale, pour transformer le système d’information en conséquence.
Quels sont ici les leviers à activer ?
L’hôpital du futur nécessite de travailler sur six leviers, souvent de manière simultanée : le SI, les équipements, l’urbanisation, l’expérience patient, la culture de l’innovation et le bâtiment. Avec un prérequis : pour savoir dans quelle direction aller, il faut d’abord savoir où l’on se trouve. « Il n'est pas de vent favorable à celui qui ne sait où il va », disait très justement Sénèque. C’est pourquoi nous incitons fortement les établissements de santé à évaluer leur maturité actuelle, car ce n’est qu’ainsi qu’ils pourront véritablement connaître le chemin à parcourir pour atteindre leur cible. Nous mettons pour cela plusieurs échelles à leur disposition, issues de l’adaptation d’outils existants ou construites par nos consultants. Par exemple, nous avons créé une échelle permettant d’évaluer la maturité de la culture d’innovation car, au-delà de la réalisation d’une feuille de route Innovation, le véritable levier réside à notre sens dans l’acculturation des équipes aux différentes facettes de l’innovation. Tous doivent pouvoir en être acteurs.
Ce sont loin d’être les seuls outils proposés pour donner corps à l’hôpital de demain…
Une fois les cibles identifiées sur la base de ces audits préalables, se pose en effet la question des technologies à mobiliser pour les atteindre. Mais le foisonnement actuel est tel, qu’il peut être difficile de faire les bons choix, c’est-à-dire ceux qui offriront des bénéfices sur toute la chaîne de valeur. Nous avons donc construit un panorama des innovations permettant, pour chaque technologie – IA, IoT, réalité virtuelle et augmentée, impression 3D, robotique, domotique, etc. –, d’en visualiser les forces et les limites d’un coup d’œil, pour nourrir une réflexion pertinente autour de ses applications potentielles. Nous avons également cartographié plusieurs cas d’usage par secteurs ou objectifs pour, une fois de plus, inscrire les travaux sur l’hôpital du futur dans une approche structurée sans pour autant partir d’une page blanche. C’est aussi cela, la grande force de Weliom : nous apportons des ressources et des outils clés en main, issus de notre connaissance du terrain, qui peuvent être librement adaptés pour que chaque établissement construise son propre futur souhaitable.
> Article paru dans Hospitalia #68, édition de février 2025, à lire ici
> Plus d'informations sur le site de Weliom
Christophe Cantin : Cette réflexion est souvent initiée lors d’un projet immobilier, qui appelle désormais une étude systématique sur les usages du futur pour anticiper leurs impacts sur l’architecture. L’arrivée de la préadmission en ligne, qui a modifié la structure des halls d’admissions, représente ici un exemple éloquent. L’autre porte d’entrée dans les travaux sur l’hôpital du futur survient dans le cadre d’un projet de restructuration, qu’il s’agisse du système d’information ou du projet d’établissement. Là aussi, il faut d’abord comprendre les grandes dynamiques à l’œuvre. Une fois que l’on s’est projeté vers l’avenir, il faut ensuite structurer sa trajectoire – qui est tout sauf linéaire et nécessite donc la mise en œuvre d’une gouvernance adaptée. Tout ce processus peut être accompagné par les consultants de Weliom : nous proposons un parcours complet, pour notamment identifier les tendances au cœur de l’hôpital de demain et pouvoir s’y positionner, mais aussi formaliser une feuille de route intégrant les jalons à passer et les arbitrages nécessaires au succès de la démarche.
Mais déjà, comment définir l’hôpital du futur ?
C’est effectivement une question majeure. On parle souvent de « Smart hospital », un hôpital intelligent et connecté qui est le pendant de l’usine 4.0 et de la « Smart city ». Il s’agit donc d’un objet exclusivement technologique, basé sur une utilisation à grande échelle des outils numériques, notamment l’internet des objets, avec toutes les contraintes que cela implique en termes d’interopérabilité et de risques cyber. Surtout, cette vision de l’avenir fait l’impasse sur un volet structurant de l’hôpital : sa dimension humaine, c’est-à-dire les patients que l’on soigne aujourd’hui et dont il faut préserver la santé demain, et les soignants qui en sont les forces vives.
Pour vous, l’hôpital du futur est donc à la fois technologique et humain...
C’est un lieu de vie intelligent et connecté, qui est tout autant centré sur les patients et attractif pour les professionnels de santé, sécurisé, fluide et ouvert pour la recherche et l’expérimentation. Chacune de ces caractéristiques appelle une réflexion spécifique, mais toutes sont complémentaires. Par exemple, la quasi-totalité des facettes de l’hôpital de demain met l’informatique et de la robotique au service de l’humain. Mais cette médaille a un revers : le moindre grain de sable peut mettre le système à l’arrêt. La cybersécurité est donc une caractéristique inhérente de l’hôpital du futur, et non un enjeu secondaire.
Vous l’avez évoqué, l’hôpital du futur puise dans des tendances dès à présent perceptibles. Pourriez-vous nous en parler ?
D’abord, notre système de santé est en pleine mutation : les attentes et les comportements des patients ont évolué, influencés par leur propre expérience en tant que digital natives ; les opportunités offertes par l’essor technologique soutiennent le développement rapide de nouvelles pratiques, qui viennent elles-mêmes bousculer les usages et les organisations ; et les contraintes croissantes, sur le plan règlementaire comme de la performance, auxquelles sont soumis les établissements de santé imposent la métamorphose de leur environnement traditionnel. Ensuite, la transition numérique est au cœur de ces transformations, car elle permet de tendre vers des objectifs opérationnels créateurs de valeur – autonomisation du patient, dématérialisation des échanges de données, ouverture sur le territoire, optimisation des processus par l’automatisation et la robotisation, appui à la décision médicale et paramédicale, etc. Mais, comme je le soulignais plus haut, elle suppose de s’inscrire dans une démarche structurée et méthodologiquement éprouvée. C’est justement l’objectif des consultants de Weliom, dont l’accompagnement permet de mettre en œuvre une stratégie pertinente, y compris en ce qui concerne la maîtrise des risques cyber, la gouvernance de la donnée ou encore la responsabilité sociale et environnementale, pour transformer le système d’information en conséquence.
Quels sont ici les leviers à activer ?
L’hôpital du futur nécessite de travailler sur six leviers, souvent de manière simultanée : le SI, les équipements, l’urbanisation, l’expérience patient, la culture de l’innovation et le bâtiment. Avec un prérequis : pour savoir dans quelle direction aller, il faut d’abord savoir où l’on se trouve. « Il n'est pas de vent favorable à celui qui ne sait où il va », disait très justement Sénèque. C’est pourquoi nous incitons fortement les établissements de santé à évaluer leur maturité actuelle, car ce n’est qu’ainsi qu’ils pourront véritablement connaître le chemin à parcourir pour atteindre leur cible. Nous mettons pour cela plusieurs échelles à leur disposition, issues de l’adaptation d’outils existants ou construites par nos consultants. Par exemple, nous avons créé une échelle permettant d’évaluer la maturité de la culture d’innovation car, au-delà de la réalisation d’une feuille de route Innovation, le véritable levier réside à notre sens dans l’acculturation des équipes aux différentes facettes de l’innovation. Tous doivent pouvoir en être acteurs.
Ce sont loin d’être les seuls outils proposés pour donner corps à l’hôpital de demain…
Une fois les cibles identifiées sur la base de ces audits préalables, se pose en effet la question des technologies à mobiliser pour les atteindre. Mais le foisonnement actuel est tel, qu’il peut être difficile de faire les bons choix, c’est-à-dire ceux qui offriront des bénéfices sur toute la chaîne de valeur. Nous avons donc construit un panorama des innovations permettant, pour chaque technologie – IA, IoT, réalité virtuelle et augmentée, impression 3D, robotique, domotique, etc. –, d’en visualiser les forces et les limites d’un coup d’œil, pour nourrir une réflexion pertinente autour de ses applications potentielles. Nous avons également cartographié plusieurs cas d’usage par secteurs ou objectifs pour, une fois de plus, inscrire les travaux sur l’hôpital du futur dans une approche structurée sans pour autant partir d’une page blanche. C’est aussi cela, la grande force de Weliom : nous apportons des ressources et des outils clés en main, issus de notre connaissance du terrain, qui peuvent être librement adaptés pour que chaque établissement construise son propre futur souhaitable.
> Article paru dans Hospitalia #68, édition de février 2025, à lire ici
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