Quels seront, à votre sens, les principaux enjeux au cœur de l’hôpital de demain ?
Karine Bachelier : Pour moi, ceux-ci résident dans une meilleure efficience de nos organisations, en investissant dans l'innovation, notamment à travers des solutions d'intelligence artificielle, mais aussi dans la qualité de vie au travail et, plus généralement, dans tout le volet Qualité au-delà du champ direct des soins. La communication est un point également essentiel. Sur ce dernier point, et pour la première fois dans notre clinique, nous venons d’ailleurs d’intégrer un budget dédié. Cela peut paraître anecdotique, mais il est important de communiquer, tant en externe qu’en interne. L’on retrouve d’ailleurs ici le volet QVT, avec l’organisation d’événements internes et leur mise en avant au sein de notre institution. Nous avons la chance, dans la santé, d’avoir un sentiment communautaire fort. À nous de le cultiver.
Vous parlez d’efficience. Qu’entendez-vous par là ?
En ne choisissant pas leurs tarifs, nos établissements sont nécessairement dans une économie contrainte, qui nécessite l’optimisation des organisations ainsi que des prises de décision dans la répartition des financements. Mais la recherche d’efficience n’est pas la recherche d’économies : il s’agit de concentrer les efforts là où ils sont nécessaires, ce qui nécessite d’analyser finement chaque activité et de prendre en compte les attentes des professionnels de santé et des patients. La QVT ne doit pas pâtir de l’efficience, bien au contraire. Relever l’enjeu de l’efficience impose une réflexion transversale.
Quel est ici le rôle d’un directeur ou d’une directrice d’hôpital ?
Nous devons garantir le dialogue social, un point réellement essentiel pour assurer le bon fonctionnement de nos institutions gérées par et pour l’humain, lui-même étroitement lié à la qualité de vie et aux conditions de travail de nos équipes. En tant que directrice, je reste ainsi à l’écoute des représentants des salariés, qui jouent un rôle important dans la remontée des informations et l’expression des demandes. Mais j’accorde aussi une oreille attentive à l’ensemble des salariés. Je me rends parfois dans les services et y passe quelques heures, pour me rendre compte du vécu des équipes et des problématiques qu’elles peuvent rencontrer. Cela est certes un peu chronophage, mais aussi très intéressant, car je peux ainsi mieux comprendre le fonctionnement interne et les besoins de chacun. Et les demandes des soignants ne sont pas excessives. Ils attendent surtout d’avoir du matériel fonctionnel et d’être écoutés. Les métiers du soin sont des métiers de l’humain. Cette dimension en est centrale et doit le rester, aussi bien dans nos réflexions sur les enjeux actuels que dans la transformation de nos établissements.
> Article paru dans Hospitalia #68, édition de février 2025, à lire ici
Karine Bachelier : Pour moi, ceux-ci résident dans une meilleure efficience de nos organisations, en investissant dans l'innovation, notamment à travers des solutions d'intelligence artificielle, mais aussi dans la qualité de vie au travail et, plus généralement, dans tout le volet Qualité au-delà du champ direct des soins. La communication est un point également essentiel. Sur ce dernier point, et pour la première fois dans notre clinique, nous venons d’ailleurs d’intégrer un budget dédié. Cela peut paraître anecdotique, mais il est important de communiquer, tant en externe qu’en interne. L’on retrouve d’ailleurs ici le volet QVT, avec l’organisation d’événements internes et leur mise en avant au sein de notre institution. Nous avons la chance, dans la santé, d’avoir un sentiment communautaire fort. À nous de le cultiver.
Vous parlez d’efficience. Qu’entendez-vous par là ?
En ne choisissant pas leurs tarifs, nos établissements sont nécessairement dans une économie contrainte, qui nécessite l’optimisation des organisations ainsi que des prises de décision dans la répartition des financements. Mais la recherche d’efficience n’est pas la recherche d’économies : il s’agit de concentrer les efforts là où ils sont nécessaires, ce qui nécessite d’analyser finement chaque activité et de prendre en compte les attentes des professionnels de santé et des patients. La QVT ne doit pas pâtir de l’efficience, bien au contraire. Relever l’enjeu de l’efficience impose une réflexion transversale.
Quel est ici le rôle d’un directeur ou d’une directrice d’hôpital ?
Nous devons garantir le dialogue social, un point réellement essentiel pour assurer le bon fonctionnement de nos institutions gérées par et pour l’humain, lui-même étroitement lié à la qualité de vie et aux conditions de travail de nos équipes. En tant que directrice, je reste ainsi à l’écoute des représentants des salariés, qui jouent un rôle important dans la remontée des informations et l’expression des demandes. Mais j’accorde aussi une oreille attentive à l’ensemble des salariés. Je me rends parfois dans les services et y passe quelques heures, pour me rendre compte du vécu des équipes et des problématiques qu’elles peuvent rencontrer. Cela est certes un peu chronophage, mais aussi très intéressant, car je peux ainsi mieux comprendre le fonctionnement interne et les besoins de chacun. Et les demandes des soignants ne sont pas excessives. Ils attendent surtout d’avoir du matériel fonctionnel et d’être écoutés. Les métiers du soin sont des métiers de l’humain. Cette dimension en est centrale et doit le rester, aussi bien dans nos réflexions sur les enjeux actuels que dans la transformation de nos établissements.
> Article paru dans Hospitalia #68, édition de février 2025, à lire ici