Quels seront, à votre sens, les principaux enjeux au cœur de l’hôpital de demain ?
Christian Sarazin : Les évolutions à venir sont nombreuses, et on peut citer ici l’échange massif d’informations, l’accélération de la télémédecine, les avancées de l’intelligence artificielle, ou encore l’essor des objets connectés dans tous les secteurs hospitaliers, y compris les services logistiques et la gestion technique des bâtiments. Les applications du numérique en santé se développent chaque jour un peu plus. Le premier enjeu que j’identifie réside donc dans une meilleure communication des systèmes d’information hospitaliers avec l’extérieur, dont le dossier médical partagé et les entrepôts de données de santé qui peuvent exister à différentes échelles. Dans un cas comme dans l’autre, l’objectif étant de centraliser l'information pour la mettre à disposition de l'ensemble des professionnels qui prennent en charge les patients.
Quid de la cybersécurité ?
Il s’agit bien entendu d’un enjeu majeur, a fortiori pour les SI ouverts. Nous ne pouvons plus penser de projet numérique sans y intégrer une réflexion sur la sécurité de l’information. Au CH de Martigues, par exemple, nous avons mis en place plusieurs outils, techniques et organisationnels, pour répondre à cette contrainte, comme la réalisation régulière d’exercices de gestion de crise ou d’actions de formation auprès des soignants.
La DSI est en lien régulier avec tous les professionnels de l’hôpital. Quelles sont leurs attentes en matière de santé numérique ?
À mon arrivée dans le monde hospitalier, il y a déjà plusieurs années, nous faisions face à une certaine résistance de la part des soignants pour intégrer le numérique à leurs pratiques. La situation est totalement différente aujourd’hui. Les professionnels de santé, particulièrement les plus jeunes, sont désormais habitués au numérique. Mais ils ont aussi l’habitude d’utiliser des outils très simples, pensés pour le grand public, et sont donc demandeurs d’outils professionnels plus ergonomiques, voire plus discrets, « qui se font oublier ». Je pense par exemple ici à l’installation d’outils intégrant de l’IA ambiante et générative, permettant de générer automatiquement des comptes-rendus structurés en écoutant l’échange entre le médecin et son patient.
Quelles évolutions imaginez-vous concernant les DSI ?
Le numérique prenant de plus en plus de place au sein de nos établissements, il est tout naturel que la place et les tâches des DSI évoluent aussi au fil de l’eau. Leur rôle est d’ailleurs déjà très différent par rapport aux premiers services d’informatique hospitalière. À l’avenir, dans les centres hospitaliers de petite ou moyenne taille, une partie des volets techniques des systèmes d’information pourrait être gérée par des prestataires, nous permettant ainsi de nous concentrer sur ce qui est devenu aujourd’hui le cœur de notre métier : faire le pont entre les professionnels de santé et l’écosystème foisonnant du numérique en santé. Cette dimension est déjà centrale dans notre travail au quotidien, et je suis persuadé qu’elle prendra encore plus de place à l’avenir.
> Article paru dans Hospitalia #68, édition de février 2025, à lire ici
Christian Sarazin : Les évolutions à venir sont nombreuses, et on peut citer ici l’échange massif d’informations, l’accélération de la télémédecine, les avancées de l’intelligence artificielle, ou encore l’essor des objets connectés dans tous les secteurs hospitaliers, y compris les services logistiques et la gestion technique des bâtiments. Les applications du numérique en santé se développent chaque jour un peu plus. Le premier enjeu que j’identifie réside donc dans une meilleure communication des systèmes d’information hospitaliers avec l’extérieur, dont le dossier médical partagé et les entrepôts de données de santé qui peuvent exister à différentes échelles. Dans un cas comme dans l’autre, l’objectif étant de centraliser l'information pour la mettre à disposition de l'ensemble des professionnels qui prennent en charge les patients.
Quid de la cybersécurité ?
Il s’agit bien entendu d’un enjeu majeur, a fortiori pour les SI ouverts. Nous ne pouvons plus penser de projet numérique sans y intégrer une réflexion sur la sécurité de l’information. Au CH de Martigues, par exemple, nous avons mis en place plusieurs outils, techniques et organisationnels, pour répondre à cette contrainte, comme la réalisation régulière d’exercices de gestion de crise ou d’actions de formation auprès des soignants.
La DSI est en lien régulier avec tous les professionnels de l’hôpital. Quelles sont leurs attentes en matière de santé numérique ?
À mon arrivée dans le monde hospitalier, il y a déjà plusieurs années, nous faisions face à une certaine résistance de la part des soignants pour intégrer le numérique à leurs pratiques. La situation est totalement différente aujourd’hui. Les professionnels de santé, particulièrement les plus jeunes, sont désormais habitués au numérique. Mais ils ont aussi l’habitude d’utiliser des outils très simples, pensés pour le grand public, et sont donc demandeurs d’outils professionnels plus ergonomiques, voire plus discrets, « qui se font oublier ». Je pense par exemple ici à l’installation d’outils intégrant de l’IA ambiante et générative, permettant de générer automatiquement des comptes-rendus structurés en écoutant l’échange entre le médecin et son patient.
Quelles évolutions imaginez-vous concernant les DSI ?
Le numérique prenant de plus en plus de place au sein de nos établissements, il est tout naturel que la place et les tâches des DSI évoluent aussi au fil de l’eau. Leur rôle est d’ailleurs déjà très différent par rapport aux premiers services d’informatique hospitalière. À l’avenir, dans les centres hospitaliers de petite ou moyenne taille, une partie des volets techniques des systèmes d’information pourrait être gérée par des prestataires, nous permettant ainsi de nous concentrer sur ce qui est devenu aujourd’hui le cœur de notre métier : faire le pont entre les professionnels de santé et l’écosystème foisonnant du numérique en santé. Cette dimension est déjà centrale dans notre travail au quotidien, et je suis persuadé qu’elle prendra encore plus de place à l’avenir.
> Article paru dans Hospitalia #68, édition de février 2025, à lire ici