La e-santé à la française séduit toujours les investisseurs à en juger par le montant des fonds levés en 2022 par des start-up spécialisées (plus d’un milliard d’euros contre environ 400 millions par an de 2019 à 2021). Sauf que la dégradation du contexte financier et géopolitique ont eu raison de l’appétit d’ogre des investisseurs, désormais plus frileux et plus sélectifs. De quoi accélérer les recompositions qui se traduisent par un décloisonnement des marchés de la e-santé, à l’image de l’offensive de Doctolib à l'hôpital ou de Docaposte et Orange qui jouent les consolidateurs en rachetant des spécialistes. En parallèle, l’arrivée à maturité du cadre technique, avec la mise en place du carnet de santé numérique Mon Espace Santé et des référentiels d’interopérabilité, va refondre le paysage concurrentiel autour des outils de digitalisation des parcours patients. Et attirer au passage de nouveaux intervenants, au détriment (peut-être) des éditeurs de logiciels hospitaliers.
L’essor de la e-santé va s’organiser en grande partie à l’avenir autour d’actes de télémédecine moins médiatisés tels que la télésurveillance médicale ou encore la prise en charge des actes de téléexpertise. L’explosion de la pratique de la téléconsultation a, elle, fait long feu. Mais la prochaine levée du plafonnement à 20% des actes de télémédecine pour les médecins et l’entrée en vigueur d’un régime d’agrément devraient clarifier les choses et marquer un nouveau départ. Les experts de Xerfi Precepta estiment à 1,2 milliard d’euros le potentiel de développement des marchés de la e-santé d’ici 2025, sous réserve d’avancées conséquentes en matière de valorisation des données de santé.
La stratégie d’accélération « Santé numérique lancée par les pouvoirs publics ouvre en effet une nouvelle phase prometteuse. A l’horizon 2025, les services de téléconsultation (y compris les agendas en ligne), les solutions de télésurveillance médicale, l’Iot en santé et les outils de coordination de soins représentent respectivement une manne potentielle de 300 millions d’euros, de plus de 400 millions et de 50 à 150 millions. Les fournisseurs de solutions IA vont aussi profiter des mêmes effets moteurs de la télésanté autour du télédiagnostic, de la téléradiologie ou encore de la chirurgie robotisée. Le marché historique des logiciels métiers pour professionnels de santé libéraux (de l’ordre de 350 millions selon les estimations de Xerfi) est quasiment au point mort, suite à l’arrivée de nouveaux opérateurs par le biais de la télésanté.
L’essor de la e-santé va s’organiser en grande partie à l’avenir autour d’actes de télémédecine moins médiatisés tels que la télésurveillance médicale ou encore la prise en charge des actes de téléexpertise. L’explosion de la pratique de la téléconsultation a, elle, fait long feu. Mais la prochaine levée du plafonnement à 20% des actes de télémédecine pour les médecins et l’entrée en vigueur d’un régime d’agrément devraient clarifier les choses et marquer un nouveau départ. Les experts de Xerfi Precepta estiment à 1,2 milliard d’euros le potentiel de développement des marchés de la e-santé d’ici 2025, sous réserve d’avancées conséquentes en matière de valorisation des données de santé.
La stratégie d’accélération « Santé numérique lancée par les pouvoirs publics ouvre en effet une nouvelle phase prometteuse. A l’horizon 2025, les services de téléconsultation (y compris les agendas en ligne), les solutions de télésurveillance médicale, l’Iot en santé et les outils de coordination de soins représentent respectivement une manne potentielle de 300 millions d’euros, de plus de 400 millions et de 50 à 150 millions. Les fournisseurs de solutions IA vont aussi profiter des mêmes effets moteurs de la télésanté autour du télédiagnostic, de la téléradiologie ou encore de la chirurgie robotisée. Le marché historique des logiciels métiers pour professionnels de santé libéraux (de l’ordre de 350 millions selon les estimations de Xerfi) est quasiment au point mort, suite à l’arrivée de nouveaux opérateurs par le biais de la télésanté.
Les déserts médicaux, une aubaine ?
La crise sanitaire a indéniablement fait office de catalyseur des usages numériques des Français et des professionnels de santé. Les téléconsultations ont été l’impact le plus visible au pic de la crise. Mais la pratique reste fragile. Les Français manifestent aujourd’hui davantage de défiance envers la télémédecine qu’en 2020. Et les usages sont en décalage avec les besoins prioritaires dans les zones de désertification médicale. Deux autres pratiques sont en revanche bien ancrées dans la population : la prise de rendez-vous médicaux en ligne et le télésuivi via applicatifs ou objets connectés.
Du coté des professionnels de santé, le noyau dur de médecins libéraux téléconsultants se situe dans une fourchette de 20 000 à 25 000. Les généralistes sont les plus investis dans cette pratique. La part de généralistes utilisateurs de plateformes de prises de rendez-vous en ligne a en parallèle fortement augmenté (36% en 2022 contre 23% en 2019). A contrario, le taux d’usage des outils de coordination des soins par des professionnels est resté limité : messageries sécurisées (21%), DMP (15%) et e-prescription (13%). Une phase de déploiement, soutenue par les pouvoirs publics, est toutefois engagée.
Le lancement de Mon Espace Santé laisse en particulier entrevoir une explosion des applicatifs et suivi et de coordination des parcours. Dans leur grande majorité, les Français sont favorables au partage de données de santé. Les inégalités d’accès aux soins constituent à l’évidence un vecteur de diffusion pour les services de télémédecine et de télésoin transitant par des relais physiques à l’échelle des territoires : EHPAD, maisons ou centres de santé, pharmacies, établissements de santé, permanences de soins…
Du coté des professionnels de santé, le noyau dur de médecins libéraux téléconsultants se situe dans une fourchette de 20 000 à 25 000. Les généralistes sont les plus investis dans cette pratique. La part de généralistes utilisateurs de plateformes de prises de rendez-vous en ligne a en parallèle fortement augmenté (36% en 2022 contre 23% en 2019). A contrario, le taux d’usage des outils de coordination des soins par des professionnels est resté limité : messageries sécurisées (21%), DMP (15%) et e-prescription (13%). Une phase de déploiement, soutenue par les pouvoirs publics, est toutefois engagée.
Le lancement de Mon Espace Santé laisse en particulier entrevoir une explosion des applicatifs et suivi et de coordination des parcours. Dans leur grande majorité, les Français sont favorables au partage de données de santé. Les inégalités d’accès aux soins constituent à l’évidence un vecteur de diffusion pour les services de télémédecine et de télésoin transitant par des relais physiques à l’échelle des territoires : EHPAD, maisons ou centres de santé, pharmacies, établissements de santé, permanences de soins…
Vers une structuration de l’offre autour des grands groupes et plateformes
La filière s’organise autour d’écosystèmes d’acteurs. Ces derniers ambitionnent de faciliter l’accès des innovations au marché, mobiliser des compétences complémentaires, décloisonner les fonctionnements en silos mais aussi d’accroître l’impact des opérateurs. Dans ces conditions, la structuration de l’offre autour de grands groupes et de grandes plateformes semble inéluctable sur la plupart des marchés de la e-santé. Aujourd’hui, quatre grands ensembles d’acteurs peuvent prétendre au rôle de pilote d’écosystèmes, de l’avis des experts de Xerfi Precepta : les industriels de santé, les opérateurs du monde de l’assurance, les géants du numérique et les spécialistes de la e-santé (pure players, start-up, fournisseurs et prestataires spécialisés…).
Les industriels sont en effet les mieux placés pour industrialiser les marchés de la télésurveillance médicale et des thérapies digitales grâce à leurs atouts (moyens financiers, puissance marketing et commerciale…), en pleine recomposition. Fin 2022, plus d’une centaine solutions étaient éligibles à un remboursement. Quelques Big Pharma (Sanofi, AstraZeneca ou encore Pfizer par exemple) investissent plus spécifiquement dans l’accompagnement de l’écosystème en France via des accélérateurs et des consortiums. Pour l’assurance, il s’agit de jouer un rôle pilote via la santé et la prévention en entreprise.
Chez les pure players et les jeunes pousses, les acteurs qui réussiront à s’imposer sur la relation patients/médecins autour des cabinets médicaux virtuels paraissent bien positionnés pour piloter des écosystèmes en devenir. Le segment est structuré autour d’opérateurs bien armés financièrement, Doctolib en tête. Plus de 200 solutions s’affrontent sur ce marché des services de téléconsultation et de téléconseil médical.
Pour les géants du numérique, le point d’entrée dans la santé est l’intelligence artificielle. A l’instar de nombreux autres acteurs, ils sont également très actifs dans le champ hyperconcurrentiel de l’IoT santé/bien-être. La coordination des parcours de soins est en revanche un domaine moins mature. Un mouvement de consolidation s’accélère toutefois sur ce créneau autour de logiques de croissance externe (Docaposte) et de modèles de plateformes (Lifen). Des éditeurs de logciels sont également en embuscade.
Les industriels sont en effet les mieux placés pour industrialiser les marchés de la télésurveillance médicale et des thérapies digitales grâce à leurs atouts (moyens financiers, puissance marketing et commerciale…), en pleine recomposition. Fin 2022, plus d’une centaine solutions étaient éligibles à un remboursement. Quelques Big Pharma (Sanofi, AstraZeneca ou encore Pfizer par exemple) investissent plus spécifiquement dans l’accompagnement de l’écosystème en France via des accélérateurs et des consortiums. Pour l’assurance, il s’agit de jouer un rôle pilote via la santé et la prévention en entreprise.
Chez les pure players et les jeunes pousses, les acteurs qui réussiront à s’imposer sur la relation patients/médecins autour des cabinets médicaux virtuels paraissent bien positionnés pour piloter des écosystèmes en devenir. Le segment est structuré autour d’opérateurs bien armés financièrement, Doctolib en tête. Plus de 200 solutions s’affrontent sur ce marché des services de téléconsultation et de téléconseil médical.
Pour les géants du numérique, le point d’entrée dans la santé est l’intelligence artificielle. A l’instar de nombreux autres acteurs, ils sont également très actifs dans le champ hyperconcurrentiel de l’IoT santé/bien-être. La coordination des parcours de soins est en revanche un domaine moins mature. Un mouvement de consolidation s’accélère toutefois sur ce créneau autour de logiques de croissance externe (Docaposte) et de modèles de plateformes (Lifen). Des éditeurs de logciels sont également en embuscade.