Boostée par la simplification de son remboursement et le confinement, la téléconsultation a pris une place très importante dans la pratique de la médecine de ces derniers mois. Représentant seulement 0,1 % du total des consultations en février 2020, elle a même atteint 28 % pendant le confinement. « En mars-avril 2020, 69 % des médecins généralistes ont adopté la téléconsultation », constate l’étude réalisée par CSA (Consumer, Science & Analitics) et Maiia (ex Docavenue) dont les résultats viennent d’être communiqués. Acteur majeur de la téléconsultation en France, l’entreprise a, en effet, souhaité réaliser une étude sur la perception des Français au sujet de la téléconsultation au sortir du confinement. Pour ce faire, CSA a interrogé, entre le 11 et 15 mai dernier, un échantillon national représentatif de 800 Français âgés de 18 ans et plus.
La crise comme accélérateur
Ainsi, au cours des douze derniers mois, près d’un Français sur trois a eu recours à la téléconsultation. « Trois quarts d’entre eux déclarent avoir l’intention d’y recourir à nouveau », ajoute l’étude qui précise que pour ceux n’ayant pas encore utilisé la téléconsultation, « 56,6 % ont l’intention d’y recourir prochainement (69 % ont entre 35 et 49 ans) ». « La crise sanitaire a considérablement accéléré le développement de la téléconsultation en France. Cet épisode somme toute malheureux a néanmoins permis à la téléconsultation une avancée de 2 ans », complète Arnault Billy, directeur général de Maiia. Fortement encouragé dans le contexte de crise sanitaire, la téléconsultation semble bien avoir conquis une grande partie des patients. 64 % appelant même au maintien de l’assouplissement des conditions de téléconsultation consenties par l’Assurance Maladie durant le Covid-19, souhaitant notamment que la téléconsultation soit remboursée qu’elle soit réalisée par leur médecin traitant ou non. « Nous appelons également à la pérennité de ces mesures pour redessiner ensemble l’avenir de la santé et ainsi pallier les déserts médicaux encore trop présents sur le territoire», ajoute Arnault Billy.
Points positifs et limites
Pour les participants à l’enquête, « gagner du temps et accélérer la prise de rendez-vous sont les principales motivations » qui poussent à se tourner vers la téléconsultation principalement dans le cadre de renouvellement d’ordonnance, de suivi suite à des examens médicaux, de maladies contagieuses…
Pourtant, parallèlement, l’étude a aussi permis d’identifier les principaux freins à la téléconsultation. Ainsi, si trois quarts des téléconsultations aboutissent à une ordonnance, la principale difficulté réside dans l’émission de la prescription, autrement dit l’impression, sa lisibilité ainsi que la transmission à la pharmacie. « 40,6 % des Français disent avoir rencontré au moins une difficulté avec l’ordonnance émise pour récupérer le traitement », précise l’étude. Outre ce frein pratique, l’absence de contact direct avec le professionnel de santé pose aussi problème à une partie des patients. C’est d’ailleurs la raison évoquée par 59,1 % de ceux refusant de pratiquer la téléconsultation.
Pourtant, parallèlement, l’étude a aussi permis d’identifier les principaux freins à la téléconsultation. Ainsi, si trois quarts des téléconsultations aboutissent à une ordonnance, la principale difficulté réside dans l’émission de la prescription, autrement dit l’impression, sa lisibilité ainsi que la transmission à la pharmacie. « 40,6 % des Français disent avoir rencontré au moins une difficulté avec l’ordonnance émise pour récupérer le traitement », précise l’étude. Outre ce frein pratique, l’absence de contact direct avec le professionnel de santé pose aussi problème à une partie des patients. C’est d’ailleurs la raison évoquée par 59,1 % de ceux refusant de pratiquer la téléconsultation.
Et après ?
Avec le déconfinement, la part des téléconsultations montée jusqu’à 28 % des consultations en mars 2020 tend à se stabiliser autour de 15 %. Pour Maiia, « les professionnels de santé médecins, pharmaciens ou infirmiers ont aujourd’hui un véritable rôle à jouer pour inciter et rassurer les patients dans l’usage de la téléconsultation ». En effet, au sortir du confinement, 96 % des personnes interrogées ont déjà entendu parler de la téléconsultation et 78,3 % connaissent au moins une plateforme de téléconsultation. L’étude montre aussi que « les utilisateurs de la téléconsultation sont prêts à la recommander : 3/4 ont l’intention de poursuivre cette pratique et 56,6 % des Français ne l’ayant jamais utilisée ont l’intention d’y recourir prochainement ». Ils sont presque autant d’ailleurs (54,3 %) à afficher clairement le souhait que leur médecin propose les téléconsultations. 28,5 % du panel annonçant même « être prêts à changer de médecin traitant pour avoir accès à la téléconsultation ».