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E-santé : « quand la France s’éveillera… »


Rédigé par Rédaction le Mardi 8 Juillet 2014 à 12:24 | Lu 2389 fois


Paraphrasant Alain Peyrefitte, Virginia Doan, Directrice de la Technopole de Castres-Mazamet, co-organisatrice de l’Université d’été de la e-santé, a clôturé l’édition 2014 (organisée du 2 eu 4 juillet à Castres-Mazamet) en mettant en avant le potentiel français : “Quand la France s’éveillera… le monde tremblera”.



E-santé : « quand la France s’éveillera… »
De fait, en échangeant avec les différentes délégations et entreprises étrangères participant à cette édition et en les invitant à mettre en perspective leurs expertises avec celle des entrepreneurs, institutions, professionnels de santé et représentants des pouvoirs publics français, le constat est évident : la France est sans conteste l’un des pays les plus innovants en terme de e-santé.
 
Qu’il s’agisse de télémédecine, des objets connectés de demain, ou de la place des différents acteurs au sein du système, le caractère innovant des solutions développées en France, notamment celles ayant remporté les Trophées de la e-santé 2014, a été salué par tous. Mais force a également été de reconnaître que la réussite de la e-santé française, tant en métropole qu’à l’international, n’est toujours pas garantie et que si la France invente, crée et innove, elle ne sait pas déployer et diffuser ses solutions.

Objets connectés : la déferlante US, l’innovation médicale française…

D’un côté à l’autre de l’Atlantique, les différences restent importantes dans la perception des objets connectés. C’est ce qu’a indiqué Uwe Diegel, président de iHealth, lors de l’Université d’été de la e-santé : « Aux Etats-Unis, la technologie est mieux acceptée qu’en France, les patients sont plus réceptifs et sont même demandeurs de solutions permettant de connaître, de transmettre et d’analyser les données relatives à leur corps et à leur santé. En France, il y a une méfiance instinctive sur qui a accès aux données, ce qu’on va en faire… Il faut dépasser ce frein et comprendre que l’impact des objets connectés sur la santé publique est colossal ! ».
 
Une approche que partage Geoff Appelboom, neurochirurgien au Centre médical de l’université Columbia à New York et co-fondateur de la plateforme de suivi patients FolUp : « Les objets connectés permettent à chacun de devenir acteur de sa santé. Ils ont également un grand intérêt pour les études à grande échelle et pour la recherche en épidémiologie ».
 
Pourtant, si la France reste en retard par rapport aux autres pays développés en termes d’acceptation de la santé connectée, elle en est l’un de ses terroirs de naissance… Au-delà du succès rencontré par les entreprises et start-up françaises présentes au CES de Las Vegas en début d’année, il suffit de constater le foisonnement d’innovations dévoilées ou mise en lumière à Castres ces derniers jours, à commencer par la semelle connectée co-développée par le Gérontopôle du CHU de Toulouse et le Laboratoire d’Analyse et d’Architecture des Systèmes – CNRS afin de détecter les premiers signes de la dépendance.

E-santé : les mutuelles santé, moteur du changement du système de santé ?

« Nous sommes en train de changer de modèle. L’Assurance Maladie va devoir s’adapter, et la médecine de ville sous sa forme actuelle a vécu »,  a estimé pour sa part Thomas Blanchette, président de la commission Offre et innovation d’Harmonie Mutuelle.
 
Première mutuelle santé de France, Harmonie Mutuelle compte plus de 4,5 millions d’assurés et près de 40 000 entreprises adhérentes. « Le temps des complémentaires santé qui ne traitaient que le volet financier est révolu. Il ne s’agit plus seulement d’assurer les personnes, mais de les accompagner tout au long de leur vie, en créant des partenariats industriels pour mettre en place un environnement global et évolutif ».
 
Harmonie Mutuelle est déjà engagée dans cette voie, en allant au-delà de la seule logique assurantielle, notamment en structurant un réseau de services, de soins et d’accompagnements mutualistes. Une dynamique que les évolutions de la e-santé devraient accélérer : « Les nouveaux outils connectés vont permettre aux patients d’être mieux informés et donc d’adopter des comportements plus vertueux. Ils vont aussi permettre de répondre à des situations particulières, comme par exemple les sorties d’hôpital prématurées, en répondant simultanément aux impératifs de santé et aux impératifs financiers ».
 
La e-santé made in France, conjugaison de technologies et d’innovations médicales, et respectueuse de l’égalité d’accès aux soins, porte en elle un modèle de développement transposable à d’autres pays. Le système de santé français a souvent été salué mais doit aujourd’hui faire face à des enjeux économiques à nuls autres pareils. Avec la e-santé, il lui est possible de se renouveler de façon plus efficiente et de retrouver cette place. 

PPC et Télé-observance : le cas symptomatique de la télémédecine en France

La télé-observance de l’apnée du sommeil, cas emblématique des nouvelles applications de télémédecine, attire tous les regards depuis plusieurs mois, sur fond de conflit entre l’Assurance Maladie, les associations de patients et les prestataires d’appareillage. André Tanti, vice-président du Comité Économique des Produits de Santé, a indiqué, dans le cadre de l’Université d’été de la e-santé, que la sortie de crise était proche.
 
L’apnée du sommeil touche 3 à 4 millions de personnes en France, dont 500 000 sont appareillées avec un système PPC (ventilation en Pression Positive Continue) remboursé par l’Assurance Maladie, ce qui représente un coût de près de 400  millions d’euros pour la Sécurité sociale, voire 6 à 700 millions dans les prochaines années.
 
L’appareillage PPC est efficace, à condition d’être correctement utilisé, ce qui n’est pas toujours le cas : l’expérience a montré que certains patients n’utilisent pas ou insuffisamment l’appareil dont ils sont équipés.
 
Le fonctionnement en mode connecté permettant de mesurer le niveau d’utilisation, un décret a été pris en 2013 soumettant le remboursement de l’appareillage par l’Assurance Maladie à l’observance des patients. Décret suspendu le 14 février, soit quatre mois plus tard, par le Conseil d’État saisi par des associations de patients et des fournisseurs de matériel.
 
« Nous avons bon espoir de trouver une solution rapidement, a indiqué André Tanti, précisant que les discussions étaient en cours pour trouver une sortie satisfaisant toutes les parties. L’important est que le patient se soigne. La télé-observance permet d’avoir un meilleur suivi du patient, et d’instaurer un dialogue avec lui s’il s’avère qu’il n’utilise pas son appareillage. L’Assurance Maladie est un système d’assurance, et doit pouvoir à ce titre, comme tout assureur, mettre en place certaines conditions pour une prise en charge financière », a-t-il précisé, soulignant que la non-observance des traitements se chiffrait à près de 80 millions d’euros pour la Sécurité sociale.
 
Ce cas de la télé-observance est symptomatique de l’incapacité actuelle française à accueillir des solutions qu’elle a elle-même développées faute de consensus fort dans la pré-construction des projets.
 
« La télémédecine et la e-santé relèvent d’abord de la santé avant d’être des technologies. Il faut donc privilégier l’échange entre les acteurs, avant tout déploiement même expérimental. Espérons que la télé-observance liée à la prise en charge de l’apnée du sommeil par PPC puisse nous permettre de nous projeter en avant. La télémédecine est une réelle chance pour la santé. Sachons en tirer les leçons aujourd’hui pour construire demain », a ajouté Jean-Louis Fraysse, Président du directoire de SADIR Assistance, prestataire de santé, l’un des principaux opérateurs du domaine, Président du Centre e-santé / Platinnes, co-organisateur de l’Université d’été de la e-santé aux côtés de Technopole Castres-Mazamet.

2015 sera-t-elle l’année du déploiement de la e-santé ? Les objets connectés de santé seront-ils aussi courants en France qu’ils le sont aujourd’hui aux États-Unis ? La télémédecine sera-t-elle enfin non seulement reconnue mais aussi exercée en France ? Autant de questions qui étaient au cœur de la 9ème édition de l’Université d’été de la e-santé !







1.Posté par Françoise POLIGNAC le 28/08/2014 11:16 | Alerter
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Passionaria4857
L'image de la France en ressort encore bien touchée. Nous sommes les champions pour ne pas arriver à mettre en place dans notre pays des innovations qui sont des plus pour les patients et leur santé. C'est du gâchis, l'arrêté sur la télé observance aurait permis de faire des économies et d'assurer un suivi régulier du patient par son médecin, avec des données actualisées.

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