Les effectifs d’infirmières augmenteraient de 37 % entre 2021 et 2050
La couverture des besoins en soins infirmiers diminuerait avec le vieillissement de la population
Si le nombre d’infirmières a crû plus rapidement que la population entre 2013 et 2021, la part des personnes âgées, qui sont les plus consommatrices de soins infirmiers, a elle aussi connu une forte hausse. Ce faisant, les besoins en soins infirmiers ont augmenté plus rapidement que le nombre d’infirmières, et la couverture des besoins en soins infirmiers a diminué.
D’ici à 2050, le nombre d’habitants en France augmenterait moins vite que le nombre d’infirmières, mais la part des personnes plus âgées serait plus élevée. Sous l’hypothèse que les consommations de soins infirmiers par tranche d’âge resteraient constantes, les besoins en soins infirmiers s’accroîtraient de 50 % entre 2021 et 2050. La hausse des besoins serait ainsi plus importante que celle du nombre d’infirmières : il faudrait 80 000 infirmières supplémentaires en 2050 par rapport à cette projection pour assurer la même couverture de besoins en soins qu’actuellement.
Le nombre de diplômées : principal levier pour relever les effectifs
Pour accroître les effectifs d’infirmières, le principal levier consisterait à augmenter le nombre de diplômées. L’offre actuelle de soins pourrait être maintenue avec une hausse pérenne de 14 % du nombre de places en formation, ou bien en divisant par deux le « taux de perte (2)» d’étudiantes en cours de formation, en forte hausse au cours de la période récente. Au total, il faudrait 32 900 diplômées chaque année, contre les 29 000 attendues dans le scénario tendanciel et les 25 000 en moyenne entre 2013 et 2021.
Un autre levier consisterait à améliorer l’attractivité de la profession. En effet, cela permettrait de maintenir des taux d’inscription en école de formation aussi élevés qu’actuellement, même en cas de forte hausse des places ouvertes. Cela pourrait aussi contribuer à résorber les taux de perte en cours de formation. Par ailleurs, de meilleures conditions de travail pourrait conduire à limiter les cessations d’activité en cours ou en fin de carrière.
(1) Accord de genre majoritaire : en 2021, les infirmières comprennent plus de huit femmes pour un homme.
(2) Le taux de perte mesure l’écart entre le nombre d’étudiantes en dernière année passant l’examen final et celui en première année trois ans plus tôt, rapporté au nombre de ces dernières.
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Pour en savoir plus
- Anguis, M., et al. (2021, mars). Quelle démographie récente et à venir pour les professions médicales et pharmaceutiques ? – Constat et projections démographiques. DREES, Les Dossiers de la DREES, 76.
- Babet, C., Donnenfeld, M., Kamionka, J. (2024, juin). Démographie des infirmières et des aides-soignantes. DREES, DREES Méthodes, 15.
- Simon, M. (2023, mai). Les étudiantes en formation d’infirmière sont trois fois plus nombreuses à abandonner en première année en 2021 qu’en 2011. DREES, Études et Résultats, 1266.
- DREES (2024, novembre,). Les formations aux professions de santé non médicales et de sage-femme en 2023 : une hausse des nombres d’inscrits et de diplômés. Communiqué de presse sur les résultats de l’enquêtes Écoles 2023.