95% des répondants estiment que « l’IA aura un impact important sur les hôpitaux ces cinq prochaines années » et, à terme, « des effets positifs sur les conditions d’exercice professionnel au sein des hôpitaux ». 76% l’identifient en outre comme « une priorité stratégique » de leur établissement. Ces résultats, qui s’appuient sur une enquête en ligne réalisée entre juin et septembre 2019 auprès des directeurs généraux et présidents de CME des 32 CHU – pour un taux de réponses complètes de 33%, soit 21 répondants –, ne devraient pas étonner quiconque s’intéresse à l’IA appliquée à la santé. Ce secteur avait en effet été identifié comme prioritaire par Cédric Villani, dans son rapport publié en mars 2018, au motif qu’il représente « un défi majeur du point de vue de l’intérêt général ». Le député et mathématicien avait d’ailleurs suggéré d’ouvrir les études de médecine aux étudiants spécialisés dans l’informatique et l’IA, et de former les professionnels de santé « aux usages de l’IA, de l’Internet des Objets et du Big Data ». Le lendemain, Emmanuel Macron dévoilait le « Plan pour l’intelligence artificielle » de son quinquennat, qui une fois de plus faisait la part belle au secteur de la santé. Ce dernier est en effet « l’un des secteurs où la France possède un avantage comparatif significatif, eu égard à la taille critique de ses bases de données », avait affirmé le chef de l’État - d’où, d’ailleurs, la création du Health Data Hub.
« Dans le domaine de la santé, nous savons que, grâce à l’IA, nous allons pouvoir prévenir les pathologies et aller vers une médecine personnalisée. L’IA ne vient pas de substituer aux innovations médicales mais elle permet d’aller plus vite », avait-il expliqué dans ce même discours, prononcé en clôture du Sommet IA organisé au Collège de France. Quelques mois plus tard, en septembre 2018, l’IA était de nouveau sous les projecteurs en tant qu’orientation majeure de la feuille de route « Accélérer le virage numérique » (Ma Santé 2022). Son importance stratégique pour la santé est donc bel et bien un constat partagé jusqu’aux plus hautes sphères de l’État. Mais quid des attentes, craintes et interrogations des professionnels sur le terrain, des implications en termes d’organisation, et des ressources et expertises requises ? Ce sont ces différents points que le « Baromètre de maturité de l’IA dans les CHU » s’est attaché à décrypter, se positionnant comme un véritable « point d’étape pour aider les CHRU à bâtir une stratégie robuste de développement de l’IA et leur [permettre] de mesurer les progrès réalisés et d’ajuster la feuille de route lors de ses prochaines éditions », comme l’annonce Loïc Chabanier, associé EY France, qui a d’ailleurs co-signé le document aux côtés de Bernard Dupont, Directeur Général du CHRU de Nancy.
« Dans le domaine de la santé, nous savons que, grâce à l’IA, nous allons pouvoir prévenir les pathologies et aller vers une médecine personnalisée. L’IA ne vient pas de substituer aux innovations médicales mais elle permet d’aller plus vite », avait-il expliqué dans ce même discours, prononcé en clôture du Sommet IA organisé au Collège de France. Quelques mois plus tard, en septembre 2018, l’IA était de nouveau sous les projecteurs en tant qu’orientation majeure de la feuille de route « Accélérer le virage numérique » (Ma Santé 2022). Son importance stratégique pour la santé est donc bel et bien un constat partagé jusqu’aux plus hautes sphères de l’État. Mais quid des attentes, craintes et interrogations des professionnels sur le terrain, des implications en termes d’organisation, et des ressources et expertises requises ? Ce sont ces différents points que le « Baromètre de maturité de l’IA dans les CHU » s’est attaché à décrypter, se positionnant comme un véritable « point d’étape pour aider les CHRU à bâtir une stratégie robuste de développement de l’IA et leur [permettre] de mesurer les progrès réalisés et d’ajuster la feuille de route lors de ses prochaines éditions », comme l’annonce Loïc Chabanier, associé EY France, qui a d’ailleurs co-signé le document aux côtés de Bernard Dupont, Directeur Général du CHRU de Nancy.
De nombreuses attentes et quelques inquiétudes
Comme évoqué précédemment, l’IA est une évolution vue comme incontournable d’ici 5 ans par une très large majorité de répondants. 57% perçoivent d’ailleurs son arrivée de manière « très positive », et 43% la jugent « plutôt » positive. Les principaux bénéfices attendus sont d’ordre médical : 81% des répondants estiment que l’intelligence artificielle permettra de « libérer plus de temps pour les tâches à forte valeur ajoutée » et d’augmenter « la rapidité et la fiabilité de la prise de décision », et 57% attendent à ce qu’elle permette de « réduire les risques d’erreurs ». Sur le plan de la gouvernance, 43% des personnes interrogées conçoivent l’IA comme un vecteur d’amélioration de « la performance économique de l’hôpital », et seuls 24% pensent qu’elle pourra « améliorer la santé et la qualité de vie au travail ». Ces pistes n’en sont pas moins synonymes de défis nouveaux pour les décideurs hospitaliers. Trois ressortent plus particulièrement : « identifier les domaines où l’IA apporte le plus de bénéfices et les prioriser » (86%), « anticiper la mutation des métiers et les montées en compétences » (62%) et « anticiper les évolutions de l’organisation du travail et la répartition des tâches » (62%). Les Directeurs Généraux et Présidents de CME sont également au fait de certains risques liés au développement de l’IA : 62% des répondants craignent la « déshumanisation du travail » et la « perte des liens sociaux », 33% citent l’ « altération de la fiabilité »des résultats et le « risque d’erreur », et 29% évoquent la « dégradation du niveau de l’emploi ». Seuls 5% des répondants estiment qu’il n’y a aucun risque.
Un enjeu stratégique mais des freins à lever
En tout état de cause, les CHU répondants sont unanimes : « élaborer une stratégie et des objectifs clairs de développement de l’IA » dans leur établissement représente un enjeu « nécessaire » pour 100% d’entre eux. Les principaux domaines de développement seraient, à leurs yeux, « la recherche, le pilotage des activités (codage, visualisation des données), le parcours patient, la performance des processus administratifs et logistiques ainsi que la prédiction des risques sanitaires », note le Baromètre. Une vision somme toute assez proche des dispositifs d’IA déjà mis en œuvre sur le terrain – les deux tiers des répondants (67%) sont en effet dans cette situation, avec des projets concernant la recherche (43%), l’appui aux pratiques médicales et soignantes (38%), le pilotage des activités (38%), le parcours patient (14%) et la qualité des soins (14%). Mais quelques freins demeurent, le premier d’entre eux étant « l’absence de compétences et d’expertises spécifiques » (67%), talonnée par une « perception complexe du développement d’un projet IA (passage de l’idée à l’action) » et une « organisation en silos et[des] difficultés à travailler en mode transverse » (57% chacun). Enfin, si 90,5% des répondants sont favorables « à ce qu’une communauté d’experts transverse (vivier d’experts) » soit constituée autour de l’IA, ils sont également 91% à souhaiter « des financements publics [qui] soutiennent le développement de cas concrets d’IA dans les hôpitaux ». Autant de pistes qui peuvent appuyer la réflexion pour accélérer la pénétration des technologies algorithmiques dans les centres hospitalo-universitaires et, à terme, dans tous les établissements de santé français.
Pour découvrir le Baromètre dans son intégralité : www.ey.com/fr/fr/industries/life-sciences/ey-barometre-de-maturite-de-l-ia-dans-les-chu
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