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COFRAC : "il est nécessaire de prendre des décisions fortes"


Rédigé par Rédaction le Mercredi 9 Septembre 2020 à 10:35 | Lu 800 fois


Les principaux syndicats de biologistes médicaux ont adressés, mercredi 26 août, une lettre ouverte au ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran.



Monsieur le Ministre,

C’est avec le plus vif intérêt que nous avons pris connaissance des conclusions etrecommandations du pilier 3 du Ségur de la Santé relatives à la simplification des démarches liées à la qualité. Nous partageons avec vous autant les constats que les orientations proposées.

Les conclusions du Ségur appellent à simplifier les procédures afin de libérer du temps pour les professionnels, à recentrer les démarches qualité sur des objectifs partagés et à repenserl’ensemble du processus d’accréditation COFRAC, au-delà des modifications législatives et réglementaires récentes. Nous les partageons.

En effet, si les biologistes médicaux approuvent l’idée d’évaluation de la qualité, ils n’adhèrentplus à la surenchère de complexité et de contraintes inutiles qui minent les cahiers des chargesde l’accréditation des laboratoires de biologie médicale. Il est urgent de libérer les biologisteset leurs collaborateurs de contraintes contre-productives qui s’exercent aujourd’hui audétriment du temps médical, de la formation des biologistes et de leurs collaborateurs, del’enseignement et de la recherche.

L’accréditation obligatoire de la biologie médicale a dix ans. Aboutissant aux mêmes constatations et conclusions que le Ségur, l’ensemble des syndicats des biologistesmédicaux ainsi que le Conseil National Professionnel de Biologie Médicale (CNP-BM) ont publié, le 8 juillet dernier, un communiqué de presse commun pour appeler à une remise àplat immédiate du processus d’accréditation et proposer la création d’un groupe de travailavec le COFRAC dès la fin de l’été. Ce groupe de travail constitué de toutes les parties prenantes de la biologie médicale (cf. communiqué de presse) permettrait de rapprocher laprocédure d’accréditation des enjeux du terrain et contribuerait à lutter contre le divorcecroissant entre les biologistes médicaux et l’accréditation telle qu’elle est conçue aujourd’huiet qui est un échec. Il est nécessaire de se mettre au travail dès maintenant.

Le groupe de travail que nous proposons de créer avec le COFRAC aurait pour mission, entreseptembre et décembre 2020, de définir et de construire un nouveau processus d’accréditation qui entrerait en vigueur début 2021. Ce groupe de travail ne peut pas être interne au comité de section du COFRAC qui compte 23 membres, dans lequel les 9 biologistes médicaux censésreprésenter les LBM sont minoritaires et élus par les seuls LBM adhérents à l’associationCOFRAC, c'est-à-dire par seulement une trentaine de structures sur les près de 800 existantes.Ce comité de section n’est donc pas représentatif de la profession et ne peut légitimement disposer d’un pouvoir de juge et d’arbitre, comme c’est le cas actuellement.
Nous sommes résolus à aboutir sur ce sujet, en lien avec les conclusions du Ségur de la Santé.

En attendant et sans délai, il est nécessaire de prendre des décisions fortes pour permettre aux biologistes médicaux et à leurs laboratoires de faire face à la situation sanitaire sans être parasités par des décisions et des attitudes du COFRAC hors de propos. La note de gestion des évaluations « par mode alternatif », validée le 8 juillet par les instances du COFRAC, en tant que mesure « adaptée » à la pandémie de Covid-19, en vue d’une reprise desévaluations à compter du 1er septembre, est une nouvelle fois profondément déconnectée de la réalité et accroît encore des dérives que nous ne pouvons plus tolérer.

Nous vous demandons de bien vouloir autoriser, dès à présent, tous les LBM qui le souhaitentà reporter l’ensemble de leurs activités d’accréditation prévues en 2020 sans qu’ils encourentune quelconque pénalité de la part du COFRAC. Cela est nécessaire. Vous aviez accepté, enmars dernier, de faire reporter les activités d’accréditation durant la période de confinement.Mais, comme vous ne le savez que trop bien, la crise sanitaire n’est aujourd’hui pas terminéeet les LBM sont en première ligne dans le dispositif « tester, tracer, isoler ». Nos équipes sontexténuées et beaucoup d’entre elles ne sont pas en mesure de se préparer cet été pour uneévaluation COFRAC dès la rentrée. Nous vous confirmons également, qu’en cas de deuxièmevague de Covid-19, il serait impossible pour nos laboratoires de répondre simultanément àl’urgence sanitaire et aux exigences du COFRAC.

Vous remerciant par avance de l’attention que vous voudrez bien nous accorder, nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, à l’expression de notre très haute considération et ànotre profond respect.



 
Dr. Lionel Barrand, Président du SJBM (Syndicat des Jeunes Biologistes Médicaux), Dr. François Blanchecotte – Président du SDB (Syndicat des Biologistes), Dr. Claude Cohen – Président du SNMB (Syndicat National Des Medecins Biologistes), Pr. Jean-Paul Feugeas – Président du SNMB-CHU (Syndicat National Des Medecins Biologistes-Centres Hospitaliers Universitaires), Pr. Jean-Gérard Gobert – Président de la FNSPBHU (Fédération nationale des Syndicats de Praticiens Biologistes des Hôpitaux CHU), Dr. Xavier Palette – Président du SNBH (Syndicat National des Biologistes des Hôpitaux), Dr. Jean Philipp – Président du SLBC (Syndicat des Laboratoires de Biologie Clinique), Dr. Jean-Louis Pons – Président du CNP-BM (Conseil National Professionnel de Biologie Médicale) et Aurélie Truffot – Présidente de la FNSIP-BM (Fédération Nationale des Syndicats d'internes en Pharmacie et en Biologie Médicale)






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