Pourriez-vous nous détailler les grandes lignes de votre stratégie numérique et évoquer quelques projets phares ?
Bruno Donius : La territorialité de notre réflexion stratégique et de la prise en charge de nos patients implique un nécessaire partage de l’information, à l’échelle des Hôpitaux Publics de l’Artois comme avec leurs partenaires extérieurs. Un Dossier Patient Informatisé (DPI) unique et communicant est donc un incontournable. Notre stratégie numérique vise également à simplifier les démarches pour les patients, en proposant plusieurs services en ligne : prise de rendez-vous, préadmission, téléconsultations, accès aux résultats d’imagerie et de laboratoire... Elle fait écho, enfin, à l’ouverture, d’ici 4 ans, du Nouvel Hôpital Métropolitain de l’Artois (NHMA), en remplacement du CH de Lens actuel. Il a été pensé comme un outil digital, intégrant de nombreuses technologies matures ou innovantes qui, mises en commun, créeront le premier véritable Hôpital Digital français.
Qu’entendez-vous par là ?
Construit autour d’un réseau de communication unique et fédérateur, nous bénéficierons en son sein, d’un réseau informatique puissant et sécurisé, à la hauteur des flux de données qui ne feront que croître et que nous pourrons produire et exploiter en mobilité. De plus, l’architecture système sécurisée de virtualisation, pensée hautement disponible, offrira la possibilité d’héberger en interne de multiples solutions applicatives nécessaires au bon fonctionnement du bâtiment « intelligent » et connecté. Sous-tendu également par une volonté de reconsidérer les usages, le NHMA se convertit à la logistique 2.0 en incluant, entre autres, la mise en œuvre de robots agiles et d’une plateforme logistique commune Magasin/Pharmacie qui reposera sur l’utilisation d’une solution de stockage automatisée.
Quels sont, à votre sens, les principaux bénéfices de cette numérisation et comment comptez-vous en tirer parti ?
Le principal bénéfice de cette numérisation réside dans l'optimisation de la prise en charge du patient, en lui proposant une offre de soins pluridisciplinaire. L'outil numérique offrira une centralisation des données au sein d'un territoire de santé et non plus au sein d'un seul établissement. Le patient ne sera plus celui d'un seul hôpital, mais d'un territoire au sein duquel il trouvera l'ensemble des activités pour sa prise en charge. C’est pourquoi le dossier patient sera accessible depuis nos 4 établissements, afin de garantir un suivi global mais aussi une amélioration de l’offre et de la qualité des soins. Le futur DPI viendra par ailleurs soutenir l'ouverture sur la ville et vers les professionnels de santé, que les Hôpitaux Publics de l'Artois finalisent actuellement avec la plateforme régionale d’échange et de partage. Cette ouverture facilitera nos échanges vers l’extérieur et favorisera le lien entre le médecin traitant ou le patient et nos établissements, en apportant des services en ligne complémentaires. La mise en place de solutions digitales innovantes au sein du NHMA contribuera, enfin, au bien-être des usagers, lequel passe par la transformation de nos propres pratiques et usages – comme la géolocalisation de certains équipements médicaux afin de déterminer leurs implantations de manière précise. La numérisation est donc un virage que les Hôpitaux Publics de l'Artois ont déjà amorcé et que nous comptons poursuivre et accélérer, en nous appuyant sur nos outils actuels et en les renforçant avec la solution Care4U qui nous donnera des perspectives multiples.
Justement, quelles sont vos attentes vis-à-vis de cette plateforme ?
La stratégie mise en place est principalement axée autour de la prise en charge du patient au sein des Hôpitaux Publics de l'Artois. La convergence du Dossier Patient Informatisé est ici une composante importante. Il est primordial que l'outil informatique permette aux professionnels de santé d'accéder aux informations et de les échanger – dans le respect du consentement du patient –, quel que soit l'établissement dans lequel celui-ci se trouve. Véritable colonne vertébrale de ce DPI unique, la plateforme Care4U sera d’ailleurs paramétrée en vue d’intégrer un "socle commun", et construire ainsi une solution cible permettant et facilitant les échanges pour optimiser la prise en charge du patient.
Comment avez-vous préparé ce projet et initié une dynamique collective ?
Nous y travaillons depuis environ un an en associant les utilisateurs des 4 établissements. Dans un premier temps, un cahier des charges regroupant nos besoins et exigences pour l'ensemble des activités des Hôpitaux Publics de l'Artois, a été rédigé. Puis un appel à candidatures a mis en concurrence plusieurs éditeurs. Ils ont été conviés, par le biais d'ateliers fonctionnels et techniques, à mettre leur solution à notre disposition en "mode bac à sable", afin qu'environ 370 utilisateurs de notre groupement puissent l’évaluer. Par la suite, un groupe de visiteurs d'une trentaine de personnes s'est rendu sur des sites où la solution de l'éditeur était en production pour l’appréhender en conditions réelles. Nous avons donc dès le départ inscrit notre démarche dans un processus participatif, afin que ce projet soit celui de l'ensemble des utilisateurs prenant en charge les patients au sein des Hôpitaux Publics de l'Artois.
Pourriez-vous évoquer quelques-uns des prérequis intégrés à votre cahier des charges ?
Nous avons tout naturellement émis des besoins et des exigences en termes de fonctionnalités dans tous les domaines (prescriptions, dossiers soins, bureautiques, etc.), mais également sur le plan technique. Nous avons également été attentifs aux capacités d'accompagnement et aux engagements pris par l'éditeur sur la durée du projet. Notre regard s'est en outre porté sur l'ensemble de la solution et sa capacité à s'intégrer au sein du système d'information. Notre attention s'est particulièrement concentrée sur le fait que la solution est implantée dans plusieurs GHT assez proches de notre propre groupement, tant sur le plan de sa constitution mais aussi sur sa taille, sa capacité d'accueil et son nombre d'utilisateurs. Notre objectif était, enfin, de disposer d'une solution expérimentée et éprouvée depuis plusieurs années, dont le développement n'est pas en cours, et sur laquelle nous pourrons nous appuyer pour mettre en place un DPI convergent sur l'ensemble des activités (MCO, urgences, psychiatrie, gériatrie ...) des Hôpitaux Publics de l'Artois.
Pourquoi avoir plus particulièrement retenu la solution Care4U de Dedalus ?
Cette plateforme cochait toutes les cases, en termes d’ergonomie, de fluidité des écrans, de capacité à s’adapter aux pratiques des soignants… en résumé, de réponse à nos besoins, sur la base des appréciations remontées par les utilisateurs de terrain. Ce choix étant intervenu à la fin de l’année 2021, cette collaboration n’en est encore qu’à ses débuts. Les premiers échanges s’inscrivent dans la dynamique attendue, et nous resterons attentifs aux engagements pris par l’éditeur sur le plan de l'accompagnement et le respect des délais tout au long de la conduite du projet, qui s'initialise pour une période de 2 ans.
Quel calendrier avez-vous retenu et quelles seront vos perspectives à l’issue de ce projet ?
Notre calendrier est ambitieux et exigeant ; il repose sur le déploiement en mode big-bang, établissement par établissement. Nous avons opté pour une approche progressive basée sur la taille de nos établissements : nous déploierons Care4U d’abord au CH de La Bassée en octobre 2022, puis au CH d’Hénin-Beaumont en novembre 2022. Nous aurons ensuite une période de stabilisation suivie par la finalisation des paramétrages. Le CH de Béthune Beuvry migrera à son tour en mai 2023, et le CH de Lens clôturera cette phase de déploiement en décembre 2023. À partir de ce moment, le travail de maintenance et d'évolution commencera, afin d'apporter aux utilisateurs le maximum de fonctionnalités qu'ils sont en droit d'attendre pour leur pratique quotidienne auprès des patients.
Plus d'informations sur le site de Dedalus.
Article publié dans l'édition de février 2022 d'Hospitalia à lire ici.
Bruno Donius : La territorialité de notre réflexion stratégique et de la prise en charge de nos patients implique un nécessaire partage de l’information, à l’échelle des Hôpitaux Publics de l’Artois comme avec leurs partenaires extérieurs. Un Dossier Patient Informatisé (DPI) unique et communicant est donc un incontournable. Notre stratégie numérique vise également à simplifier les démarches pour les patients, en proposant plusieurs services en ligne : prise de rendez-vous, préadmission, téléconsultations, accès aux résultats d’imagerie et de laboratoire... Elle fait écho, enfin, à l’ouverture, d’ici 4 ans, du Nouvel Hôpital Métropolitain de l’Artois (NHMA), en remplacement du CH de Lens actuel. Il a été pensé comme un outil digital, intégrant de nombreuses technologies matures ou innovantes qui, mises en commun, créeront le premier véritable Hôpital Digital français.
Qu’entendez-vous par là ?
Construit autour d’un réseau de communication unique et fédérateur, nous bénéficierons en son sein, d’un réseau informatique puissant et sécurisé, à la hauteur des flux de données qui ne feront que croître et que nous pourrons produire et exploiter en mobilité. De plus, l’architecture système sécurisée de virtualisation, pensée hautement disponible, offrira la possibilité d’héberger en interne de multiples solutions applicatives nécessaires au bon fonctionnement du bâtiment « intelligent » et connecté. Sous-tendu également par une volonté de reconsidérer les usages, le NHMA se convertit à la logistique 2.0 en incluant, entre autres, la mise en œuvre de robots agiles et d’une plateforme logistique commune Magasin/Pharmacie qui reposera sur l’utilisation d’une solution de stockage automatisée.
Quels sont, à votre sens, les principaux bénéfices de cette numérisation et comment comptez-vous en tirer parti ?
Le principal bénéfice de cette numérisation réside dans l'optimisation de la prise en charge du patient, en lui proposant une offre de soins pluridisciplinaire. L'outil numérique offrira une centralisation des données au sein d'un territoire de santé et non plus au sein d'un seul établissement. Le patient ne sera plus celui d'un seul hôpital, mais d'un territoire au sein duquel il trouvera l'ensemble des activités pour sa prise en charge. C’est pourquoi le dossier patient sera accessible depuis nos 4 établissements, afin de garantir un suivi global mais aussi une amélioration de l’offre et de la qualité des soins. Le futur DPI viendra par ailleurs soutenir l'ouverture sur la ville et vers les professionnels de santé, que les Hôpitaux Publics de l'Artois finalisent actuellement avec la plateforme régionale d’échange et de partage. Cette ouverture facilitera nos échanges vers l’extérieur et favorisera le lien entre le médecin traitant ou le patient et nos établissements, en apportant des services en ligne complémentaires. La mise en place de solutions digitales innovantes au sein du NHMA contribuera, enfin, au bien-être des usagers, lequel passe par la transformation de nos propres pratiques et usages – comme la géolocalisation de certains équipements médicaux afin de déterminer leurs implantations de manière précise. La numérisation est donc un virage que les Hôpitaux Publics de l'Artois ont déjà amorcé et que nous comptons poursuivre et accélérer, en nous appuyant sur nos outils actuels et en les renforçant avec la solution Care4U qui nous donnera des perspectives multiples.
Justement, quelles sont vos attentes vis-à-vis de cette plateforme ?
La stratégie mise en place est principalement axée autour de la prise en charge du patient au sein des Hôpitaux Publics de l'Artois. La convergence du Dossier Patient Informatisé est ici une composante importante. Il est primordial que l'outil informatique permette aux professionnels de santé d'accéder aux informations et de les échanger – dans le respect du consentement du patient –, quel que soit l'établissement dans lequel celui-ci se trouve. Véritable colonne vertébrale de ce DPI unique, la plateforme Care4U sera d’ailleurs paramétrée en vue d’intégrer un "socle commun", et construire ainsi une solution cible permettant et facilitant les échanges pour optimiser la prise en charge du patient.
Comment avez-vous préparé ce projet et initié une dynamique collective ?
Nous y travaillons depuis environ un an en associant les utilisateurs des 4 établissements. Dans un premier temps, un cahier des charges regroupant nos besoins et exigences pour l'ensemble des activités des Hôpitaux Publics de l'Artois, a été rédigé. Puis un appel à candidatures a mis en concurrence plusieurs éditeurs. Ils ont été conviés, par le biais d'ateliers fonctionnels et techniques, à mettre leur solution à notre disposition en "mode bac à sable", afin qu'environ 370 utilisateurs de notre groupement puissent l’évaluer. Par la suite, un groupe de visiteurs d'une trentaine de personnes s'est rendu sur des sites où la solution de l'éditeur était en production pour l’appréhender en conditions réelles. Nous avons donc dès le départ inscrit notre démarche dans un processus participatif, afin que ce projet soit celui de l'ensemble des utilisateurs prenant en charge les patients au sein des Hôpitaux Publics de l'Artois.
Pourriez-vous évoquer quelques-uns des prérequis intégrés à votre cahier des charges ?
Nous avons tout naturellement émis des besoins et des exigences en termes de fonctionnalités dans tous les domaines (prescriptions, dossiers soins, bureautiques, etc.), mais également sur le plan technique. Nous avons également été attentifs aux capacités d'accompagnement et aux engagements pris par l'éditeur sur la durée du projet. Notre regard s'est en outre porté sur l'ensemble de la solution et sa capacité à s'intégrer au sein du système d'information. Notre attention s'est particulièrement concentrée sur le fait que la solution est implantée dans plusieurs GHT assez proches de notre propre groupement, tant sur le plan de sa constitution mais aussi sur sa taille, sa capacité d'accueil et son nombre d'utilisateurs. Notre objectif était, enfin, de disposer d'une solution expérimentée et éprouvée depuis plusieurs années, dont le développement n'est pas en cours, et sur laquelle nous pourrons nous appuyer pour mettre en place un DPI convergent sur l'ensemble des activités (MCO, urgences, psychiatrie, gériatrie ...) des Hôpitaux Publics de l'Artois.
Pourquoi avoir plus particulièrement retenu la solution Care4U de Dedalus ?
Cette plateforme cochait toutes les cases, en termes d’ergonomie, de fluidité des écrans, de capacité à s’adapter aux pratiques des soignants… en résumé, de réponse à nos besoins, sur la base des appréciations remontées par les utilisateurs de terrain. Ce choix étant intervenu à la fin de l’année 2021, cette collaboration n’en est encore qu’à ses débuts. Les premiers échanges s’inscrivent dans la dynamique attendue, et nous resterons attentifs aux engagements pris par l’éditeur sur le plan de l'accompagnement et le respect des délais tout au long de la conduite du projet, qui s'initialise pour une période de 2 ans.
Quel calendrier avez-vous retenu et quelles seront vos perspectives à l’issue de ce projet ?
Notre calendrier est ambitieux et exigeant ; il repose sur le déploiement en mode big-bang, établissement par établissement. Nous avons opté pour une approche progressive basée sur la taille de nos établissements : nous déploierons Care4U d’abord au CH de La Bassée en octobre 2022, puis au CH d’Hénin-Beaumont en novembre 2022. Nous aurons ensuite une période de stabilisation suivie par la finalisation des paramétrages. Le CH de Béthune Beuvry migrera à son tour en mai 2023, et le CH de Lens clôturera cette phase de déploiement en décembre 2023. À partir de ce moment, le travail de maintenance et d'évolution commencera, afin d'apporter aux utilisateurs le maximum de fonctionnalités qu'ils sont en droit d'attendre pour leur pratique quotidienne auprès des patients.
Plus d'informations sur le site de Dedalus.
Article publié dans l'édition de février 2022 d'Hospitalia à lire ici.