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À LYON, L’HÔPITAL FEMME MÈRE ENFANT FÊTE SES 10 ANS


le Mardi 18 Décembre 2018 à 15:24 | Lu 2490 fois


EN 2008, LES HOSPICES CIVILS DE LYON (HCL) INAUGURAIENT LE NOUVEL HÔPITAL FEMME MÈRE ENFANT (HFME), VISANT À RASSEMBLER L’EXCELLENCE PÉDIATRIQUE LYONNAISE EN UN LIEU UNIQUE, ADOSSÉ À UNE MATERNITÉ DE POINTE. DIX ANS PLUS TARD, CE PROJET AMBITIEUX EST UNE VÉRITABLE RÉUSSITE : AVEC 472 LITS ET PLACES RÉPARTIS ENTRE L’ENSEMBLE DES SUR-SPÉCIALITÉS, 40 CENTRES DE RÉFÉRENCES DES MALADIE RARES ET 3 BLOCS OPÉRATOIRES, L’HFME SE DÉMARQUE PAR UNE EXPERTISE EXCEPTIONNELLE. REPORTAGE.



« UN ÉTABLISSEMENT À LA POINTE DE L’EXCELLENCE FRANÇAISE, QUI PREND SOIN DE SES PATIENTS AVEC HUMANITÉ »

À LYON, L’HÔPITAL FEMME MÈRE ENFANT FÊTE SES 10 ANS
L’HFME est l’un des trois établissements composant le Groupement Hospitalier (GH) Est, aux côtés de l’hôpital Louis Pradel consacré à la pneumologie et aux spécialités cardio-vasculaires, et de l’hôpital Pierre Wertheimer spécialisé en neurologie et neurochirurgie. Il s’articule autour de deux grands Pôles d’Activités Médicales (PAM) : le Pôle des spécialités pédiatriques, offrant une prise en charge pluridisciplinaire de l’ensemble des sur-spécialités, médicales comme chirurgicales, dédiées à l’enfant ; et le Pôle Couple Nouveau-Né (CNN), pour toutes les prises en charges liées à la grossesse et le traite- ment des pathologies, cancéreuses ou non, spécifiques à la femme », explique Bertrand Cazelles, directeur du GH.

L’Hôpital Femme Mère Enfant devait, à l’origine, uniquement accueillir les activités de pédiatrie des hôpitaux Debrousse et Édouard Herriot, ainsi que la maternité de l’hôpital Édouard Herriot et une partie de celle de l’Hôtel-Dieu. S’y sont progressivement ajoutées d’autres activités pédiatriques en provenance des différents sites des HCL.
L’HFME intègre aujourd’hui la quasi-totalité de l’offre pédiatrique hospitalière de la métropole lyonnaise, ainsi que l’unique pôle d’accueil permanent des urgences pédiatriques de l’agglomération – avec plus de 82 000 passages par an, c’est le plus gros de France. Accompagnant près d’une quinzaine de naissance chaque jour, sa maternité est par ailleurs la plus importante de la région Auvergne Rhône-Alpes.

ENTRE PROXIMITÉ ET EXPERTISE
« En premier lieu centre de proximité pour les prises en charge de premier niveau, l’Hôpital a à mes yeux une grande force : il regroupe toutes les spécialités pédiatriques en un lieu unique, ce qui facilite grandement la coordination interdisciplinaire et fluidifie les parcours », souligne le Docteur Hugues
Desombre, chef du Pôle des Spécialités Pédiatriques. Le Professeur Pascal Gauche- rand, chef du Pôle Couple Nouveau-Né, abonde : « C’est une chance que l’unité d’obstétrique soit adossée à un hôpital pédiatrique. Nous disposons en effet d’une maternité de niveau 3, capable d’accueillir les grossesses les plus délicates. Le nouveau-né peut alors être immédiatement pris en charge sans que le lien mère-enfant ne soit rompu ».

Des spécificités qui ont largement contribué à la renommée de l’HFME, d’autant que celui-ci est également un centre d’expertise pour chacune de ses sur-spécialités. En pédiatrie, la plupart des services sont ainsi labellisés sur les maladies rares et orphelines. « La création de l’HFME nous a permis de disposer de la masse critique nécessaire au développement et à la pérennisation de l’excellence hospitalo-universitaire », note Bertrand Cazelles avant de rappeler que les HCL sont le deuxième CHU de France. Ces dix dernières années ont ainsi été marquées par une multitude de réalisations – mise en place d’une consultation de soins de suite programmés au SAU Pédiatrique, réorganisation de l’accueil des urgences gynéco-obstétricales, des consultations prénatales et de celles de chirurgie pédiatrique, déploiement d’un dispositif électronique de prévention du rapt des nourrissons et de voiturettes électriques pour emmener les petits patients au bloc opératoire, ... « Nous menons à bien entre deux et trois projets majeurs par an », précise-t-il. 

UN ESPACE DE TRANSITION POUR LA PÉDIATRIE

Loin de s’arrêter en si bon chemin, l’HFME a encore de nombreux autres projets. « Le PAM des Spécialités Pédiatriques inaugurera par exemple en novembre un nouvel Espace de Transition, destiné à faciliter le passage entre l’enfance et l’âge adulte », ajoute le directeur du GH. Nombre de patients souffrent en effet de pathologies chroniques, qui appellent une prise en charge au long cours. Ils sont donc étroitement accompagnés par des équipes qu’ils connaissent parfois depuis toujours. Mais ils ne bénéficieront pas du même encadrement une fois adultes. « Il s’agit d’un passage difficile, pouvant potentiellement se traduire par des ruptures de prise en charge. S’inspirant des bonnes pratiques mises en œuvre au sein des différentes spécialités pédiatriques, l’Espace de Transition vise à assortir la prise en charge médicale d’une volonté de faire grandir l’enfant, et l’amener vers l’autonomie malgré la maladie », explique le Docteur Hugues Desombre.
Outre l’organisation de consultations ou de téléconsultations pluridisciplinaires pour que les jeunes patients puissent rencontrer
leurs futurs médecins, cet Espace accueillera ainsi une cuisine thérapeutique et un Pavillon des enfants – soit un gymnase de quelques 1000 m2 qui leur permettra de réinvestir leur corps, malgré les attaques qu’il a subie. « Il s’agit de répondre à une question fondamentale : quels relais mettre en œuvre, et à partir de quand, pour accompagner nos jeunes patients vers l’âge adulte ? C’est là une réflexion que nous portons depuis la création de l’HFME et que nous comptons bien poursuivre et formaliser au sein de chaque sur-spécialité », poursuit-il. Un autre chantier concerne l’aménagement d’une terrasse-jardin thérapeutique pour accompagner les enfants par des activités structurées, tandis qu’un der- nier projet-clé sera plus particulièrement dédié à améliorer l’articulation avec la médecine de ville afin de désengorger le service des urgences pédiatriques – « un travail de longue haleine vu la diversité des acteurs », note le Chef du Pôle.

UNE ACTIVITÉ EN CROISSANCE CONSTANTE POUR LE PÔLE CNN
Le Pôle Couple Nouveau-Né n’est pas en reste, ainsi que nous l’explique le Professeur Pascal Gaucherand : « Ces dix dernières années nous ont permis de confirmer le continuum entre les quatre secteurs constitutifs du Pôle CNN – obstétrique, chirurgie gynécologique, assistance médicale à la procréation et réanimation néonatale –, qui forment désormais un ensemble homogène. » Chacun de ces secteurs a par ailleurs connu une importante croissance d’activité, signe de sa montée en puissance à l’échelle du territoire. Le cas de l’obstétrique est ici emblématique : de quelques 3 000 naissances par an en 2008, le service en réalise désormais près de 4 900. « Une évolution à mettre sans doute en regard avec l’attractivité d’un hôpital neuf, proposant des chambres individuelles et doté d’équipements de pointe et d’équipes aux compétences reconnues », note-t-il. Cette croissance devrait se poursuivre jusqu’à ce que le Pôle atteigne le maximum de ses capacités. « Deux pistes de développement s’imposent à mon sens : devenir un centre de référence pour tous les établissements du réseau régional de périnatalité ; et mieux impliquer nos patientes dans le fonctionnement du service d’obstétrique pour mieux répondre à leurs aspirations », estime Pascal Gaucherand.
Des axes qui s’inscrivent dans la continuité des réalisations menées ces dix dernières années. Ainsi, après avoir inauguré dès 2008 un Centre Pluridisciplinaire de Diagnostic Prénatal (CPDPN) puis un centre des grossesses gémellaires en 2014, le Pôle CNN a mis en place en 2016 une Unité psycho-parentale de soins et d’accompagnement (USAP) afin de proposer une prise en charge spécifique aux femmes ayant des difficultés à créer un lien mère-enfant, « une structure unique en France, qui dispose de quatre lits opérés en partenariat avec les équipes du PAM des Spécialités Pédiatriques », précise le chef du Pôle, qui annonce l’inauguration prochaine d’une unité physiologique ouverte aux femmes ne présentant pas de grossesse à risque, ainsi qu’un projet d’extension du laboratoire de biologie de la reproduction : « Nous devrons, à terme, être en mesure de réaliser quelques 1 800 fécondations in vitro (FIV) par an, tout en augmentant nos capacités en matière de dons d’ovocytes ».

DES ÉQUIPES MOBILISÉES AU QUOTIDIEN
Autant de projets qui projettent l’HFME dans la décennie à venir. « En arrivant dans ce nouveau bâtiment, nous étions repartis de zéro. L’Hôpital et le Pôle ont beaucoup grandi et s’affirment désormais comme des structures extrêmement performantes et compétitives – ce qui représente une victoire incontestable. Avec ses infrastructures modernes et ses équipes jeunes, l’HFME est aujourd’hui un établissement particulièrement dynamique, où la recherche de l’excellence représente un objectif partagé de tous », se félicite Pascal Gaucherand. L’émergence d’une identité commune représente d’ailleurs l’événement le plus marquant de ces dix dernières années pour Hugues Desombre : « Lors de la création de l’HFME, les équipes venaient d’établissements différents dont elles avaient conservé la culture. Il n’y a désormais plus qu’une seule et même équipe, celle de l’Hôpital Femme Mère Enfant. Et elle s’engage, chaque jour, à décliner au mieux les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) relatives au travail en équipe, en cherchant à répondre de façon inter- disciplinaire aux besoins des patients et à améliorer la pratique collective ».
Et Bertrand Cazelles de conclure : « Riches en événements, ces dix dernières années ont à n’en pas douter positionné l’HFME comme un hôpital en perpétuelle évolution. Cet anniversaire est d’ailleurs l’occasion de saluer le fort dynamisme de nos équipes, dont l’engagement et le dévouement au quotidien ont permis à l’Hôpital de devenir ce qu’il est aujourd’hui : un établissement à la pointe de l’excellence française, qui prend soin de ses patients avec humanité. Je veux pour cela les remercier et leur rendre hommage, puisque c’est grâce à elles que nous avons pu parcourir ce chemin et que nous continuerons de relever les défis à venir ». 

Interview réalisée par Joëlle Hayek dans le numéro 42 d'Hospitalia, magazine à consulter en intégralité ici.






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