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À Avignon, le portail patient d’InterSystems se déploie avec succès


Rédigé par Joëlle Hayek le Lundi 25 Octobre 2021 à 16:57 | Lu 1962 fois


C’est une grande première qui a eu lieu au Centre Hospitalier Henri Duffaut d’Avignon, dans le Vaucluse. En partenariat avec l’éditeur InterSystems, l’établissement déploie avec succès, depuis cet été, le portail multifonctionnalités InterSystems TrakCare© Personal Community, qui offre tout un ensemble de téléservices pour fluidifier le parcours administratif des patients et renforcer leurs échanges avec la communauté médicale et soignante.



À Avignon, le portail patient d’InterSystems se déploie avec succès
« La mise en œuvre du portail patient InterSystems TrakCare Personal Community  fait notamment écho aux nouvelles attentes des usagers, très demandeurs d’une modernisation des moyens d’accès au CH d’Avignon, troisième hôpital de la région PACA », explique Michaël De Block, Directeur des systèmes d’information (DSI) du Groupement Hospitalier de Territoire (GHT) du Vaucluse, justement articulé autour de cet établissement de près de 1000 lits et places et desservant un territoire de 560 000 habitants. Parfaitement dans l’air du temps, le projet est également en adéquation avec les exigences des pouvoirs publics, en particulier les domaines prioritaires 6 et 7 du programme HOP’EN – « communiquer et échanger avec ses partenaires » et « mettre à disposition des services en ligne aux usagers et aux patients ». 

Partant de ce double constat, le CH d’Avignon a décidé de se donner les moyens de ses ambitions. Il a commencé par se positionner sur l’axe 7 de HOP’EN, bénéficiant dès lors de subventions conséquentes pour accélérer sa transformation digitale. Puis il s’est rapproché d’InterSystems, un éditeur avec lequel il noue des relations étroites et durables depuis plus de 20 ans avec notamment le déploiement du Dossier Patient Informatisé (DPI) TrakCare  en 2016. « Notre objectif était double : fluidifier les parcours administratifs et renforcer la relation patient-médecin-hôpital. Or ces deux enjeux imposent une intégration forte aux outils métiers, le DPI mais aussi la solution de Gestion Administrative des Malades (GAM) TrakCare Clinicom  pour sécuriser les identités patients, d’autant que nous sommes également en train de mettre en œuvre l’Identité Nationale de Santé (INS), qui représente l’un des services socles du Ségur Numérique », poursuit le DSI. Cette cohérence technique permettra également de préparer le terrain à l’intégration progressive d’autres grands chantiers nationaux, tels que le Dossier Médical Partagé (DMP), les Messageries Sécurisées de Santé (MSSanté) et l’Espace Numérique de Santé (ENS).

© CH d'Avignon
© CH d'Avignon

Une première en France

Le pari n’est en pas moins audacieux : bien que déjà déployé avec succès dans de nombreux autres pays, le déploiement du portail patient d’InterSystems à Avignon est une première en France. « Nous étions confiants : l’outil a fait ses preuves à l’international et le CH d’Avignon se positionne régulièrement comme établissement pilote sur des projets complexes, comme cela a été le cas dans le cadre du programme SIMPHONIE. InterSystems est un partenaire fiable et volontaire, qui a d’ailleurs aussitôt mobilisé cinq personnes pour le pilotage de ce projet », sourit Michaël De Block. 

Il a d’abord fallu « configurer » l’outil, non tant sur le plan de la langue que sur celui des processus d’accueil administratif des patients et de gestion des parcours de soins. « Les équipes d’InterSystems connaissent bien ces spécificités nationales, puisque notre DPI TrakCare Médical est déjà déployé dans neuf hôpitaux français, et que notre GAM TrakCare Clinicomest française », note Florence Cureau, co-pilote opérationnelle du projet côté InterSystems, et qui a notamment fait le lien entre le CH d’Avignon et les équipes de recherche et développement de l’éditeur. « Être établissement pilote nous a en outre permis de participer aux développements pour co-construire des fonctionnalités sur-mesure, qui pourraient par la suite bénéficier à d’autres hôpitaux. Pour la préadmission ou le dépôt de documents en ligne, par exemple, nous avons notamment demandé que les éléments fournis par l’usager puissent faire l’objet d’une validation manuelle avant d’être visibles dans le DPI. Nous avons également souhaité que le jour J, le médecin soit informé de l’arrivée effective du patient au sein de l’établissement afin qu’il puisse mieux organiser ses consultations », précise le DSI. 

Des usages cohérents avec la stratégie nationale

Au CH d’Avignon, InterSystems TrakCare Personal Community s’articule aujourd’hui autour de quatre services administratifs : la prise de rendez-vous en ligne, « synonyme de liberté et de gain de temps pour les patients et qui, directement intégrée au DPI TrakCare, décharge également les secrétariats médicaux d’un accueil téléphonique souvent très chronophage », explique Florence Cureau ; la préadmission en ligne, qui permet notamment au patient de renseigner ou de mettre à jour ses données administratives ; le partage de documents avec le corps médical, par exemple les comptes-rendus d’examens effectués en ville ; et enfin la consultation des factures « grâce à l’intégration avec le module de gestion de la facturation Clinicom » et le règlement du reste à charge « avec renvoi vers le service national de paiement en ligne Tipih », détaille la cheffe de projet. 

Des premiers usages « en cohérence avec la stratégie des pouvoirs publics », note Michaël De Block, mais qui sont voués à s’élargir. Par exemple, le partage des documents médicaux ne se fait pour le moment que du patient vers le médecin. « L’inverse est tout à fait possible d’un point de vue technique mais doit à notre sens être cadré, notamment sur le plan de l’éthique. Comment faire en cas de récidive de cancer ? Laisser l’usager seul face à ses résultats médicaux peut être source d’angoisse… Une réflexion doit être menée ici avec la communauté médicale et soignante », ajoute-t-il. Au-delà de ce cas particulier, les autres applications, comme l’alimentation du DMP et la transmission des données à l’ENS, seront progressivement activées au fur et à mesure de l’avancée des chantiers nationaux. 
© CH d'Avignon
© CH d'Avignon

Un riche potentiel applicatif

L’établissement étudie également d’autres pistes, notamment l’accès au module de télémédecine via le portail d’InterSystems. « Cela est déjà mis en œuvre au Moyen Orient, où la prise de rendez-vous en ligne couvre aussi bien les consultations en présentiel que celles à distance. C’est le cas par exemple au Sultan Qaboos University Hospital d’Oman.Une telle organisation pourrait faire sens pour mieux intégrer la télémédecine au parcours de soins », poursuit le DSI en insistant sur le « grand intérêt » qu’il trouve à porter ce projet en collaboration avec un éditeur international : « Nous pouvons nous nourrir des meilleures pratiques constatées ailleurs pour en faire bénéficier nos professionnels de santé et nos patients ». Et l’expérience du Moyen Orient est loin d’illustrer, à elle seule, le potentiel applicatif du portail InterSystems TrakCare Personal Community.

Florence Cureau évoque par exemple la messagerie sécurisée, « à travers laquelle un patient peut solliciter un avis auprès de l’équipe qui le suit pour limiter l’engorgement des services hospitaliers ». Elle cite également l’exemple de l’hôpital Agostino Gemelli de Rome, où le portail est utilisé pour améliorer la gestion des parcours patients et les plans de traitement des enfants souffrant de maladies chroniques, ou encore du NHS Lothian, en Écosse, qui y a recours pour gérer la programmation des rendez-vous de vaccination Covid sur l’ensemble du territoire. « C’est une solution extrêmement polyvalente qui s’adapte à plusieurs contextes d’utilisation, y compris sur le plan technique. À Avignon, le portail est combiné et interfacé avec le DPI TrakCare. Mais il peut aussi être déployé avec des DPI tiers, ou dans une organisation multi-établissement et multi-DPI », détaille-t-elle. Ce dernier cas de figure a déjà été testé et éprouvé dans les établissements britanniques du Lincolnshire Health and Care (LHAC), ainsi que dans l’hôpital américain Baystate Health, dans le Massachusetts. « Mis en place à l’échelle du GHT du Vaucluse, le portail pourrait dès lors offrir une vision transversale sur les filières de soins, en particulier dans le cadre d’un parcours gradué où un patient sera d’abord pris en charge dans un établissement de proximité, puis si nécessaire par le CH d’Avignon en tant qu’établissement de recours », explique Michaël De Block.

« Redonner du sens à l’action des pouvoirs publics »

L’établissement se concentre néanmoins, aujourd’hui, sur le déploiement du portail en interne et sur les quatre premiers usages identifiés. « Nous avons choisi de commencer par l’oncologie. C’est un lieu complexe, beaucoup ne l’auraient pas retenu en première intention. Mais c’est aussi un service où les patients sont suivis au long cours, et où le maintien d’un contact avec la communauté médicale et soignante est essentiel », note le DSI. En tout état de cause, le succès est au rendez-vous : un peu plus de deux mois suffisent pour assurer l’intégration du portail aux infrastructures informatiques du Centre Hospitalier. Déployé en oncologie durant l’été 2021, son taux d’acceptation dépasse rapidement les 90 %. « Nous avons été agréablement surpris par cette adhésion importante : les patients ne se contentent pas d’activer ponctuellement leur portail, ils y retournent, commencent à déposer des documents. Nous avons, semble-t-il, visé juste », se réjouit Michaël De Block. 

D’autres services devraient suivre, à commencer par la dermatologie. Le CH d’Avignon compte accélérer la cadence d’ici la fin de l’année, pour une généralisation totale en juin 2022. « Nous pourrons alors connecter le portail aux outils nationaux et accroître ainsi le partage d’informations entre les professionnels de l’hôpital, les usagers, et les autres acteurs sanitaires et médico-sociaux de notre territoire », annonce-t-il. Florence Cureau abonde : « Le portail vise non seulement à renforcer l’autonomie du patient dans la gestion de son parcours, mais aussi à redonner à chacun sa place dans la prise en charge, au-delà des seuls murs de l’hôpital. L’établissement est ainsi plus attractif et mieux ancré dans son territoire de santé ». Et Michaël De Block de conclure : « Le portail d’InterSystems n’est pas seulement un outil dans l’air du temps. Cette solution sécurisée vient aussi redynamiser la relation entre les usagers et les soignants tout en renforçant leur confiance. Elle offre des services fondamentaux et pragmatiques, sans remettre en cause les projets en cours à l’échelle nationale. Le déploiement du portail permet, in fine, de redonner du sens à l’action des pouvoirs publics, avec des bénéfices immédiatement perceptibles par tous ».






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