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« La crise a mis en lumière le rôle des services informatiques »


Rédigé par Rédaction le Mardi 25 Août 2020 à 09:48 | Lu 1079 fois


Nouveau Directeur des Systèmes d’Information (DSI) des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Nicolas Boschetti est entré en fonction le 16 mars dernier, soit quelques heures avant l’annonce du confinement. Il nous raconte ces débuts pour le moins mouvementés.



©DR
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Votre prise de poste s’est faite alors que la France s’apprêtait à se confiner. Comment cela s’est-il plus concrètement traduit ?
Nicolas Boschetti : Arriver à cette période a été particulièrement compliqué. En plus de la tension due au contexte épidémique, j’ai rapidement dû faire face à un autre problème de taille : 80 % des membres de la DSI étaient partis en télétravail avant même que je ne puisse les rencontrer ! Heureusement, j’ai une équipe et des adjoints formidables qui m’ont permis de trouver mes marques malgré la situation.

Strasbourg et sa région ont a été particulièrement touchées par l’épidémie. Quelles premières installations avez-vous mis en place ? 
Dès le début du mois de mars, l’équipe informatique avait accompagné l’augmentation du nombre de lits de réanimation pour passer de 110 lits à près de 300 armés en informatique, soit une augmentation de 60 %. L’autre besoin pressant au début de la crise a été de soutenir l’infrastructure du Samu-Centre 15, afin que le système tienne face au nombre croissant d’appels. Nous avons également dû rapidement revoir les interfaces de transport, qui ont été vite saturées. Ces trois chantiers étaient donc prioritaires.

Avez-vous déployé d’autres outils en lien avec la crise ? 
Il ne s’agit pas d’un nouvel outil à proprement parler, mais nous avons accéléré le développement, en interne, d’une solution d’aide à la décision en radiologie : basée sur des technologies d’intelligence artificielle, elle permet d’effectuer une première lecture automatique des images, pour lisser les flux dans les services d’imagerie médicale et accélérer le diagnostic. L’opération, qui aurait habituellement nécessité quatre mois de travail, a été réalisée en seulement un mois. Ce tour de force n’a été possible que grâce à la mobilisation de tous. Les cliniciens, particulièrement ravis, pensent d’ailleurs à des usages complémentaires post-crise. 

Vous avez évoqué le télétravail. Comment avez-vous fait face à l’augmentation des demandes ?
Le CHRU de Strasbourg avait déjà initié une réflexion sur le recours du télétravail. Une expérimentation était en cours depuis le début de l’année. En quelques jours, il a fallu élargir ce système pour y intégrer plusieurs centaines de personnes. Notre hotline a été très sollicitée ! À ce chantier déjà conséquent s’est ajouté le développement de la visioconférence et de la téléconsultation, ce qui a également beaucoup mobilisé nos équipes. Par exemple, en ce qui concerne les téléconsultations, il a fallu créer 500 comptes utilisateurs et trouver 200 webcams en deux semaines. Cette pratique était peu proposée au sein du CHRU avant la crise ; elle a, depuis, connu un essor très important. 

Pensez-vous que ces nouvelles « habitudes numériques » vont perdurer ?  
Je pense que les appréhensions seront moindres pour l’usage de ces outils à l’avenir. Mais, bien que la téléconsultation, la visioconférence et même le télétravail aient fait d’incroyables bons en avant, nous avons aussi, en parallèle, pris du retard sur d’autres projets. Il est encore un peu tôt pour savoir si la crise entraînera des changements sur le très long terme. Mais on peut d’ores-et-déjà affirmer qu’elle a mis en lumière le rôle des services informatiques, et leur a permis de montrer qu’ils avaient toute leur place à l’hôpital en cas de crise majeure. Sans informatique, ou même 10 ans en arrière, avec des solutions moins abouties, la situation aurait bien été pire.
 

 

Article publié sur le numéro de juin d'Hospitalia à consulter ici : https://www.hospitalia.fr/Hospitalia-49-Special-Covid-19-MERCI-_a2230.html  

 







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