Depuis quelques jours, le CHU de Grenoble est soumis à une pression médiatique importante sur le thème de la souffrance au travail. Ces sujets sont trop graves pour donner lieu à des appréciations unilatérales ou à des jugements hâtifs. L’épuisement professionnel, le risque de burn-out, la prévention du harcèlement, figurent au premier rang des préoccupations de tous les responsables hospitaliers, dans l’ensemble des CHU. Le respect que l’on doit aux personnes concernées par ces situations, ainsi qu’à leurs familles, leurs collègues et leurs établissements, impose d’aborder la situation avec empathie, mais aussi objectivité et sang-froid.
Ces dernières années, l’hôpital a fait face à des réformes constantes et des mesures d’économie de grande ampleur. Pour y répondre, mais aussi pour s’adapter aux nouvelles demandes des patients, les équipes hospitalières sont incitées à développer de nouveaux modes de prise en charge, des alternatives à l’hospitalisation traditionnelle (ambulatoire, HAD, hôpitaux de jour, télémédecine…). Ces évolutions obligent les établissements de santé à revoir leurs organisations, souvent en profondeur et dans des délais restreints.
La modernisation continue est indispensable à notre système de santé, accompagnée d’investissements importants dans les bâtiments et les équipements. Elle s’accompagne de contraintes budgétaires plus fortes, dans un contexte économique moins favorable. Tous ces changements pèsent indéniablement sur les rapports humains et parfois sur le climat social au sein des services et des établissements. Les difficultés de démographie médicale dans certaines filières, les évolutions de l’absentéisme, les contraintes réglementaires croissantes, la focalisation médiatique sur les crises, contribuent également à ces tensions internes, incontestables, que vivent nos établissements.
Mais l’ensemble des responsables, dirigeants, médecins, soignants, cadres, des CHU de France agissent en conscience dans ce contexte, afin de conduire aussi efficacement que possible les projets de ces grands établissements, naturellement complexes par la variété des missions qu’ils assument au service de la population.
La conférence nationale des directeurs généraux de CHU exprime son plein soutien à la gouvernance du CHU de Grenoble, à sa communauté médicale et soignante, à travers sa directrice générale Jacqueline Hubert, son président de CME le professeur Jean-Pierre Zarski, son doyen le professeur Patrice Morand, engagés sincèrement dans la résolution des difficultés internes et humaines que traversent certains services de cet établissement. Leurs qualités personnelles, leur attachement incontestable aux valeurs du service public hospitalier ne peuvent être remis en cause à l’occasion de drames humains ou de tensions relationnelles dont les causes, évidemment multiples devront encore être analysées attentivement.